La proposition de loi sur la programmation énergie-climat 2025-2035 vise à combler le retard pris par le gouvernement dans l'adoption d'un cadre législatif actualisé, comme l'exigeait pourtant la loi de 2019. Examinée en urgence au Parlement, cette proposition fixe des objectifs ambitieux : réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, maintien du nucléaire à plus de 60% de la production électrique avec la construction de 6 à 14 nouveaux EPR2, et développement des énergies renouvelables pour atteindre 200 TWh de production. Le texte acte également la sortie du charbon d'ici 2027 et renforce les mesures de rénovation énergétique des bâtiments, avec un objectif revu à la baisse de 330.000 rénovations performantes par an.

Le débat parlementaire a été marqué par des clivages politiques profonds. L'Assemblée nationale a introduit des modifications majeures, notamment un moratoire controversé sur les nouveaux projets éoliens et solaires en attendant une étude sur le mix énergétique optimal, contre l'avis du gouvernement. Les députés ont également voté la transformation d'EDF en établissement public et rétabli des tarifs réglementés pour le gaz. La question nucléaire a particulièrement divisé, avec le rétablissement in extremis d'un article confirmant la relance du nucléaire, tandis qu'une proposition de réouverture de la centrale de Fessenheim a été ajoutée. Ces tensions reflètent les difficultés à concilier souveraineté énergétique, ambitions climatiques et réalités économiques, dans un contexte où la PPE 2025-2035 doit être publiée prochainement sans attendre l'issue des débats législatifs.