La Conférence des Nations Unies ou plus communément appelée « Rio+20 » s’est déroulée les 20, 21 et 22 juin 2012 à Rio de Janeiro au Brésil. Elle s’inscrit dans la continuité du Sommet de la Terre de Rio qui a eu lieu en 1992. En effet, il était jugé pertinent après 20 ans d’émettre un premier bilan en terme de développement durable es vingt années écoulées mais également d’envisager les vingt prochaines années sur ce plan. Ainsi, trois objectifs primaient : sécuriser un engagement politique renouvelé au développement durable, évaluer les lacunes pour progresser et fixer de nouveaux défis.

Selon Jean-Patrick Leduc, spécialiste de la biodiversité au Museum national d’histoire naturelle, « il serait faux d’affirmer que rien ne s’est fait en vingt ans. La société civile s’est mobilisée, beaucoup d’initiatives ont été prises. Mais les dégradations vont plus vite que les améliorations ». La conclusion est alors, que malgré cela, en 20 ans, le bilan écologique est négatif.

Il faut noter plusieurs chiffres éloquents sur l’évolution sociale et environnementale de notre planète dans les prochaines années : en 2050, la population augmentera de 2 milliards d’habitants en passant à 9 milliards d’habitant, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent de s’accroitre, cela peut avoir pour conséquence la disparition définitive de plus d’un tiers de toutes les espèces existantes ce jour. De plus, en vue de limiter la hausse de la température globale de la planète à 2 degrés entre aujourd’hui et la fin du siècle, il faudrait réduire ces émissions de moitié d’ici à 2050. Si cela n’a pas lieu, le réchauffement s’élèvera à près de 3 degrés.

C’est pourquoi, lors du Rio+20, des dirigeants mondiaux dont 1991 représentants des pays membres de l’Organisation des Nations Unies, de nombreux participants issus du secteur privé, des Organisation Non Gouvernementales et d’autres groupes se sont réunis, en vue de réfléchir sur les moyens de réduction de la pauvreté, sur la promotion de la justice sociale, sur l’assurance de la protection de l’environnement tout en prenant en considération une planète de plus en plus peuplée.

Cela a provoqué une certaine prise de conscience de l’urgence de l’action, les axes de discussion s’orientent alors vers un avenir porteur de l’emploi, une sécurité plus forte, un meilleur niveau de vie afin qu’il soit convenable à tous et enfin les sources d’énergies non polluantes.

A l’issue de Rio+20, les dirigeants ont rédigé un document d’une soixantaine de pages, s’intitulant « The Future, We Want » (« L’avenir que nous voulons ») comportant 283 articles (http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N12/381/64/PDF/N1238164.pdf?OpenElement). Les Etats représentés s’engagent alors dans la voie d’une économie verte visant à « contribuer à l’élimination de la pauvreté et à la croissance économique durable, améliorer l’intégration sociale et le bien-être de l’humanité et créer des possibilités d’emploi et de travail décent pour tous, tout en préservant le bon fonctionnement des écosystèmes de la planète ».

La société civile n’est pas en accord avec ce texte. A l’instar de Daniel Mittler, directeur des politiques publiques de Greenpeace International qui estime que le Rio+20 est « désastreux » et s’affirme déçu et « en colère » en considérant que ces trois jours de conférence ont abouti à un échec. De la même façon, Peter Lehner, directeur exécutif du National Resources Défence Council (NRDC), explique « On ne change pas le monde avec un document mais avec de l’action ». Céline Misquida de France Nature Environnement déclare « Il nous faut maintenant des objectifs, un calendrier, et des moyens pour les mettre en œuvre ».

Plusieurs représentants d’Etat s’expriment dans ce même sens comme le président équatorien, Rafaël Correa. Ce dernier a mentionné le fait que 20% des pays les plus riches sont responsables de 60% des émissions de gaz à effet de serre, alors que 20% des pays les plus pauvres en génèrent 0,72%. Il a ajouté que « le problème n’est pas technique, il est politique » et « vu les rapports de pouvoirs sur la planète, il va être très difficile de parvenir à des compromis avec les grands pays pollueurs ».
Il a été suivi par le président bolivien, Evo Morales. Il assimile l’économie verte à « un nouveau colonialisme » que les pays riches imposent aux pays développement. Il explique également que « les ressources naturelles appartiennent au peuple, elle ne peuvent pas être l’affaire des compagnies transnationales ».
Dans cette même lancée, les Indiens dénoncent une « mercantilisation de la nature » et « un crime contre la terre et l’humanité » de la part des dirigeants de la planète et leur demandent ainsi de protéger la « Terre Mère ».

L’ONU a annoncé l’allocation de 513 milliards de dollars pour le développement durable par le secteur privé, les gouvernements et la société civile. Cela permettra de financer les projets dans l’énergie, les transports, l’économie verte, la désertification, l’eau ou les forêts.