L’Urbanisme Écologique : Un Changement de Paradigme
Par Doha Daffi
Gestionnaire QHSE
Posté le: 07/01/2025 19:12
L’urbanisme écologique émerge comme une réponse essentielle aux défis contemporains, notamment face au changement climatique. Le microclimat urbain, en particulier, est un facteur déterminant qui pourrait entraîner une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), d'ici 2035, deux années sur trois en Europe occidentale pourraient connaître des canicules de la même ampleur que celle de 2003. Cette évolution interroge notre façon d'organiser et de concevoir nos territoires.
L’urbanisme est considéré comme durable lorsque l’aménagement est pensé sur le long terme. Il prend en compte les limites planétaires, en veillant à une utilisation raisonnée des ressources naturelles et à une gestion efficace de l’eau, tout en proposant des solutions pour adapter les territoires face au changement climatique.
L’utilisation des sols est étroitement liée à l’aménagement de l’espace et constitue un facteur clé pour l’adaptation aux aléas climatiques. Cette capacité d’adaptation est souvent qualifiée de résilience.
À court terme, l’urbanisme durable s’attaque à la problématique des sites et sols pollués, qui peuvent représenter un risque pour la santé humaine et l’environnement. De manière plus générale, une attention particulière est accordée à la manière dont les sols sont « consommés ». L’implantation d’activités et de logements entraîne en effet l’artificialisation des sols, les privant de leurs caractéristiques nécessaires pour drainer efficacement les eaux pluviales. Cela empêche leur régénération et limite leur capacité à s’adapter à l'évolution des conditions climatiques.
En tenant compte du rythme actuel d’artificialisation, qui se chiffre entre 20 000 et 30 000 hectares par an, il est estimé que le taux d’artificialisation pourrait atteindre 14 % d'ici 2050 et 20 % d'ici 2100. Pour réduire ce rythme, la loi Climat et Résilience (2021) fixe l’objectif de diviser par deux la consommation de sols d’ici 2030. Elle vise également l’atteinte du Zéro Artificialisation Nette d’ici 2050, ce qui implique la fin de l’artificialisation des sols ou, à défaut, la compensation des sols artificialisés par la restauration d'autres surfaces naturelles ailleurs.
En somme, l’urbanisme écologique représente un changement de paradigme nécessaire face aux enjeux contemporains. En intégrant les aspects environnementaux et en prenant en compte les attentes des usagers, cette approche ouvre la voie à des territoires plus résilients et durables, capables de s'adapter aux défis du changement climatique tout en préservant la biodiversité.
Par l’aménagement de l’espace urbain et rural à travers toutes ses dimensions (habitat, transport, zones d’activités, etc.), l’urbanisme durable a un impact direct sur la vie quotidienne et la qualité du cadre de vie de chacun.