Si certains secteurs maintiennent leurs efforts en matière de décarbonation, d'autres recommencent à faire grimper leurs moyennes, selon les derniers chiffres du Citepa. Des écarts qui nécessiteraient une rapide reprise en main.
Les derniers chiffres publiés par le Citepa (Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique) mettent en évidence une situation alarmante concernant les émissions de gaz à effet de serre (GES) en France. Si certains secteurs continuent à progresser dans la réduction de leurs émissions, d'autres, en revanche, montrent une reprise à la hausse, ce qui menace les objectifs climatiques du pays.

Les secteurs en question : contrastes marqués

Secteurs en progrès :

Les secteurs de la production d'électricité et de l'industrie lourde poursuivent leurs efforts de décarbonation grâce à l'essor des énergies renouvelables et des technologies plus propres.

Une meilleure efficacité énergétique dans certains processus industriels contribue également à maintenir les émissions à des niveaux plus bas.


Secteurs en difficulté :

Transports : Les émissions augmentent à nouveau, notamment en raison de la reprise de l'activité économique et du trafic routier.

Bâtiments : L'augmentation de l'utilisation du chauffage (souvent basé sur des combustibles fossiles) pendant les mois froids a contribué à une hausse des émissions.

Agriculture : Peu de progrès sont constatés, notamment en ce qui concerne les émissions de méthane.



Pourquoi cette reprise des émissions ?

1. Reprise économique post-COVID : L'activité économique a retrouvé son rythme, ce qui entraîne un rebond des consommations énergétiques et des transports.


2. Retard dans les politiques climatiques : Certaines mesures de transition énergétique, notamment pour l'isolation des bâtiments et l'électrification des transports, avancent trop lentement.


3. Conjoncture énergétique : Les tensions sur le marché énergétique ont conduit à un recours accru au charbon et au gaz pour compenser les fluctuations des sources renouvelables.



Un besoin urgent de redresser la trajectoire

Le Citepa souligne que ces écarts nécessitent une correction rapide, idéalement dès le mois de mai, pour espérer tenir les engagements climatiques de la France. Ces ajustements pourraient inclure :

Accélérer la rénovation thermique des bâtiments.

Renforcer les incitations pour les véhicules électriques et le transport collectif.

Augmenter les efforts dans l’agriculture durable, notamment en réduisant les engrais azotés.


Vers une reprise des objectifs climatiques

Pour rester dans la trajectoire des objectifs climatiques nationaux et européens, il est impératif d'adopter des mesures plus contraignantes et de renforcer la mobilisation des acteurs économiques et des citoyens. Une action immédiate et coordonnée est cruciale pour éviter que ces signaux rouges ne deviennent la norme.