Le 17 décembre, l’association Générations Futures a rendu public un rapport inquiétant sur la contamination par les pesticides des aliments d'origine végétale cultivés de manière conventionnelle en France. Basé sur des données de 2022 transmises à l’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa), ce rapport révèle que près de 80 % des fruits analysés contiennent au moins un résidu de pesticide. Parmi ces substances, certaines sont classées comme cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR), ce qui soulève des préoccupations majeures quant à la santé des consommateurs.
Les résultats sont particulièrement alarmants pour des fruits couramment consommés, tels que les cerises, les clémentines et les raisins. Plus de la moitié de ces fruits présentent des traces de substances potentiellement dangereuses pour la santé, notamment des perturbateurs endocriniens (PE) et des per- et polyfluoroalkylés (PFAS), des composés chimiques connus pour leur toxicité et leur persistance dans l'environnement. Cette situation n’est pas sans conséquence, car l'exposition à ces substances pourrait avoir des effets néfastes sur la santé humaine, affectant le système hormonal et augmentant le risque de maladies chroniques.
Les légumes ne sont pas épargnés par cette problématique. Environ un tiers des légumes, tels que le fenouil et les poivrons, ainsi qu’un tiers du vin en bouteille, contiennent également ces résidus préoccupants. En ce qui concerne les céréales, une étude a révélé qu’environ un tiers du riz analysé est contaminé par des perturbateurs endocriniens, ce qui soulève des inquiétudes supplémentaires sur la sécurité alimentaire en France.
Il est crucial de noter que ces résultats ne tiennent pas compte des interdictions de certaines substances en Europe depuis 2022, ce qui soulève des interrogations sur l’efficacité des régulations en matière de sécurité alimentaire. Les Générations Futures alertent également sur les dangers potentiels des accords commerciaux, notamment celui avec le Mercosur, qui pourraient favoriser l'importation d'aliments cultivés avec des pesticides désormais interdits en Europe.
Ainsi, bien que les limites des échantillonnages soient reconnues, cette étude met en lumière la nécessité d'une vigilance accrue concernant la sécurité des aliments consommés en France. Les consommateurs, les agriculteurs et les décideurs doivent être informés et mobilisés pour garantir une alimentation saine et sécurisée, afin de protéger la santé publique et l'environnement.