Biodiversité menacée par le report de la décision du tribunal administratif de Toulouse sur les travaux de l'A69
Par Katia Laceb
Posté le: 21/12/2024 23:42
Le projet d’autoroute A69, prévu depuis 30 ans, divise fortement en raison de ses impacts environnementaux. Ce chantier, critiqué par des associations écologistes, menace 169 espèces protégées et détruit des habitats naturels. Alors qu’une décision du tribunal administratif de Toulouse était attendue le 9 décembre pour décider de la suspension ou de la poursuite des travaux, le tribunal a reporté son jugement, invoquant de nouveaux documents soumis par l’État. Ces documents concernaient une promesse de réduction des tarifs de péage sur certains tronçons de l’autoroute, ce qui a conduit à la réouverture de l’instruction.
Les associations écologistes opposées au projet dénoncent ce report comme une manœuvre visant à faire avancer les travaux, malgré un avis récent du rapporteur publique qui jugeait que l’autoroute ne remplissait pas les critères de "raison impérative d’intérêt public majeur" (RIIPM). Cette condition est nécessaire pour justifier les dégâts environnementaux, mais les bénéfices supposés du projet, comme le désenclavement du territoire ou une meilleure sécurité routière, ont été jugés trop incertains pour en bénéficier.
Ce report est une mauvaise nouvelle pour l’environnement, car tant que la décision finale du tribunal n’est pas rendue, les travaux continuent. Cela risque de causer des dommages irréversibles, même si la justice donne finalement raison aux opposants. Ce projet reflète une pratique courante où des grands chantiers démarrent avant que tous les recours juridiques soient épuisés, rendant toute opposition souvent inefficace face aux dégâts déjà commis. Les associations appellent à plus de prudence et demandent que la légalité des projets soit confirmée avant tout début de travaux, pour protéger efficacement les écosystèmes et éviter des dépenses publiques inutiles.
En attendant, les travaux se poursuivent, au grand désespoir des défenseurs de l’environnement, qui craignent que la nature subisse des pertes irrémédiables avant même que la justice ne tranche.