Ce n’est plus qu’un secret de polichinelles, l’Afrique tout entière ne contribue qu’à 2% à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ainsi, mettre une pression aux plus gros émetteurs de la planète, telle est la mission que se sont assignés des organismes et certains observateurs au nombre desquels, Sabine Ndzengue Amoa qui, s’exprimant dans le cadre du dernier sommet africain sur le climat, affirmât : « C’est pour mettre la pression sur les autres pays pour leur signifier que le moment est venu d’avancer dans le bon sens ».

En effet le 6 septembre 2023, la Nairobi a accueilli le sommet africain du climat qui s’est achevé par la signature de la ‘’déclaration de Nairobi’’ à l’unanimité des 54 États présents.

Le texte ambitionne de servir de base à la position commune de l’Afrique, dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà. En plus d’adopter une position commune en prélude à la prochaine COP28, les pays du Sud entendent rappeler aux pays développés les engagements pris en 2009, mais non encore tenus.

Engagements qui consistaient à fournir 100 milliards de dollars en faveur d’un financement climatique. Les États signataires estiment que l’Afrique a subi, et continue de subir de plein fouet les conséquences dramatiques des pratiques des pays du nord jugées non conformes aux exigences environnementales. Déjà en 2022, le Président Kenyan William Ruto avait insisté sur la question lors de l’ouverture de la COP27 en ces termes : « les pertes et dommages ne sont pas les sujets abstraits d’un dialogue sans fin. C’est notre expérience quotidienne et le cauchemar vivant subi par des millions d’africains ».

La priorité est à cet effet portée sur un financement durable à travers des investissements concrets, notamment dans le secteur d’énergies fossiles propres et un allègement de la dette.

Toutefois, des zones d’ombre existent, constate Sabine Ndzengue Amoa avec regret le fait que les pays dits fragiles ne soient pas capables de mettre ensemble toute leur force pour une plus grande efficacité. Faisant ainsi référence au VANUATU qui a porté seul un projet à l’ONU. Elle ne manque pas de remettre également en cause la question de la dette conjuguée avec l’aide au développement qui, selon plusieurs observateurs, n’a pas répondu aux objectifs qui avaient justifié sa mise en place.

Cela dit, il apparait difficile, voire impossible de lutter efficacement contre le réchauffement climatique tout en ayant à faire face à ses dettes dans une période d’inflation permanente.

Espérons qu’au-delà des discours qui ne touchent pratiquement plus le public, la COP28 saura apporter des réponses concrètes dans un monde de plus-en-plus exposé aux effets néfastes du changement climatique.