Selon la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, Décret n°2020-456 du 21/04/20 du Ministère de la Transition écologique et Solidaire, applicable sur le territoire français métropolitain continental, dans son Art. 3. – I., a défini les objectifs de développement de la production d’électricité d’origine renouvelable projetée sur la période 2019-2028 où il est censé y avoir une augmentation de puissance en GW telle de 38%+ pour les éoliennes terrestres, 75% pour les radioactives du soleil, 3% en hydroélectricité, 116% en éolien de mer, et 26% en méthanisation, mais, le marché des matières premières critiques à la transition énergétique est en pleine ébullition. Dans un nouveau rapport, l'OCDE alerte sur le risque menaçant à cause de la hausse des prix, de la production insuffisante pour répondre à la demande et des freins à l'export sur le marché mondial chaque fois plus concurrentiel en ce qui concerne plusieurs matières premières composantes des systèmes de production d’énergies renouvelables, à échelle mondiale.
« La transition énergétique est en péril ». C’est l’alerte que l’OCDE a donnée dans son rapport "Raw materials critical for the green transition", publié le 11 avril 2023.
"La production, l’exportation et l’importation internationales des matériaux critiques, qui ont avancé rapidement dans les 10 derniers ans; aujourd’hui présentent une incapacité pour couvrir les prévisions de demande respect à l’économie mondiale ; pour passer d’un monde de combustibles fossiles aux technologies d’exploitation des énergies renouvelables", indique l’OCDE.
L’aluminium et le cuivre, qui sont les matériaux les plus utilisés pour effectuer la transition verte – ils sont utilisés aussi bien dans les batteries lithium-ion, dans les éoliennes, les panneaux solaires et les moteurs de voitures électriques – leur prix a explosé pendant la période de la pandémie de Covid-19, des tensions commerciales et des conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
On doit considérer aussi, les fortes hausses de production de lithium, terres rares, chrome, arsenic, cobalt, titane, sélénium et magnésium, qui ne sont pas suffisantes pour des augmentations prévues pour la transition énergétique ; ils varient d’un facteur 4 à 6. A niveau mondial, la production de quelques matières premières critiques, comme le plomb, le graphite naturel, le zinc, les minerais et concentrés de métaux précieux et l’étain, au contraire, a baissé.
Selon l’OCDE, la Chine, la Russie, l’Australie, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe ont la concentration de la production de matières premières critiques, cependant, au moins 10 % des exportations mondiales de matières premières considérées critiques font face facilement à une mesure de restriction à l’exportation, avec des effets potentiellement considérables sur la disponibilité et sur leur prix. Les restrictions à l’exportation de matières premières critiques ont également été multipliées par 5 à partir de 2009. Principalement la Chine, mais aussi L’Inde, l’Argentine, la Russie, le Vietnam et le Kazakhstan sont des pays qui ont pris le plus de mesures de restriction sur cette période.

M. Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, indique que "La demande de ces ressources précieuses et rares augmente fortement, ce qui conduit à une course mondiale pour le 'nouveau pétrole' au cœur de notre économie", À partir de cela, la Commission européenne a présenté mi-mars son règlement sur les matières premières critiques (Critical Raw Materials Act, CRMA) qui a pour objectif réduire sa dépendance aux importations de pays tiers. Il fixe plusieurs objectifs tels que l’extraction d’au moins 10% de sa consommation annuelle sur le sol européen (contre 3% aujourd’hui), la transformation dans l’UE d’au moins 40 % de sa consommation annuelle et le recyclage d’au moins 15% de sa consommation annuelle au sein de l’UE.

Aucune matière première stratégique ne devra provenir à plus de 65% d'un seul pays tiers. L’Union européenne prévoit de diversifier ses approvisionnements en nouant des partenariats avec des pays producteurs à l’instar de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Chili, qui se concentre sur la production de lithium. Il y a aussi des négociations en cours avec les États-Unis, l’Australie ou l’Indonésie. M. Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif chargé du commerce exprime "Nous créerons un club mondial des matières premières critiques avec des partenaires fiables désireux de développer leurs propres industries des matières premières critiques". En 2011, il y avait 14 matériaux considérés comme « critiques » et aujourd’hui Bruxelles a augmenté la liste à 34.

l’Iris, l'Institut des relations internationales et stratégiques, il se pose la question sur le nouveau règlement européen : "Pour l’instant, la préservation de notre mode de vie semble justifier l’avènement d’un monde qui devient plus conflictuel. Mais jusqu’où sommes-nous prêts à aller dans ce processus?

Sources:
1. Novethic, Publication 09.05.23 « Énergie, pénurie de matériaux critiques: la transition énergétique en danger », Concepción ÁLVAREZ.
2. OCDE, Rapport Raw Materials avril 2023