Certaines cultures traditionnelles accordent depuis toujours une grande importance au fait de vivre en harmonie avec la nature. Cette préoccupation n’a jamais occupé une place prépondérante dans la culture “occidentale” jusqu’à récemment, mais l’importance accordée aujourd’hui au concept de “développement durable” démontre que les choses sont en pleine évolution.
Depuis la révolution industrielle, l’occident a vécu sous le signe du développement effréné et de la croissance économique, qui met en avant la production et la consommation de biens matériels. Cependant, dès le début des années 70, une inquiétude commence à être exprimée concernant les activités économiques qui génèrent des dommages environnementaux visibles et localisés (déchets, fumées d’usines, pollution des cours d’eau, etc.). Sur le plan économique et social, on constatait déjà à l’époque que la politique globale maintenait voire accentuait les inégalités entre pays riches et pays pauvres, populations riches et pauvres au sein d’un même pays ou d’une même région. A travers ces constations, les limites du mode de développement actuel de notre société commençaient déjà à se faire sentir. Il en résultera l’apparition de la notion de “développement durable” (1968: création du Club de Rome, qui publiera les premiers rapports sur le sujet ; 1972: Conférence des Nations Unies de Stockholm sur l’environnement et le développement).
Au cours des années 80, c’est l’existence de pollutions et de dérèglements globaux, tels que le trou dans la couche d’ozone, les pluies acides, les changements climatiques et la déforestation qui est découverte et portée à la connaissance du public. Ces atteintes aux milieux naturels sont diffuses et leurs origines ne sont pas facilement identifiables.
Face à cette prise de conscience, l’idée d’un “développement durable” pouvant à la fois réduire les inégalités sociales et réduire la pression sur l’environnement fait son chemin. C’est en 1987 que la Commission mondiale sur l’environnement et le développement (Rapport Brundtland), propose la première définition officielle du développement durable: “Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leur propres besoins”. Cela traduit la même philosophie que celle d’un proverbe amérindien: “La terre ne nous appartient pas, elle nous est prêtée par nos enfants.”
Dans l’optique d’appréhender le développement durable, il est essentiel d’aborder le volet des principes d’économie et de bonne gestion des ressources (I) ainsi que celui des principes de responsabilité individuelle et collective (II).

I- LE PRINCIPE D’ECONOMIE ET DE BONNE GESTION DES RESSOURCES, CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT DURABLE

La croissance économique mondiale est étroitement dépendante de la consommation de ressources matérielles (ressources minérales, biomasse, ressources énergétiques fossiles). Or l’extraction, la production, l’utilisation et la consommation de ces ressources peuvent détériorer l’état des écosystèmes en contribuant à la dégradation des habitats, à la pollution chimique, ou aux émissions de gaz à effet de serre.
Parallèlement, la lutte contre la dégradation des milieux conduit à des modifications dans la structure de la consommation des matières : par exemple, le déploiement des énergies renouvelables, indispensables pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, est associé à une diminution des besoins en pétrole, en gaz et en charbon, mais également à une augmentation des besoins en biomasse, en acier, en cuivre, en métaux rares.
Les communautés scientifiques et politique et les acteurs de la société civile qui se préoccupent des enjeux environnementaux et de la gestion des ressources naturelles reconnaissent de plus en plus que le niveau actuel de la consommation de ressources matérielles et de sa croissance ne pourront pas continuer dans le futur tant pour des raisons économiques qu’environnementales.
Une croissance économique moins dépendante des ressources matérielles constitue un élément essentiel d’une croissance plus soutenable. Il s’agit, d’une part, de consommer moins de ressources pour produire une quantité donnée (augmentation de la productivité des ressources) et, d’autre part, de réduire les impacts environnementaux associés aux prélèvements et à l’utilisation de ces ressources?

II- LE PRINCIPE DE RESPONSABILITE INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE, CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT DURABLE

Chaque individu, dans ses actions individuelles et collectives, doit prendre ses responsabilités en étant conscient des effets de sa consommation.
La responsabilité se réfère à la capacité d'être responsable, ce qui présuppose la conscience de soi, la capacité d’exercice de la raison, l’aptitude à agir librement et la capacité de discernement quant à la portée ou aux conséquences de ses actes. La liberté est associée à l’autonomie de la personne, notamment à sa capacité d’autodétermination dans les choix qui lui seront favorables ou la mettront en danger.
Dès lors qu’une personne a la capacité d’être responsable, un deuxième concept, celui du devoir, entre en jeu, à savoir ce que cette personne devrait faire et/ou s’abstenir de faire. L’auteur d’un acte accepte tacitement d’assumer un rôle ou une fonction qui peut comporter des devoirs et des obligations spécifiques envers d’autrui. Cela signifie que la responsabilité individuelle n’est pas toujours de facto une responsabilité morale; elle ne le devient que lorsqu’un acte librement accompli a des conséquences sur le bien-être ou l’existence d’autrui.