Lourde, coûteuse, et n’offrant surtout pas assez d’autonomie. La batterie a longtemps été le frein au développement à grande échelle du véhicule électri que. Le prochain défi porte sur la capacité à
recycler ces batteries à grande échelle. « Sans le recyclage nous aurons un problème d’acceptation de la voiture électrique par les usagers », estime Olga Kergaravat, ingénieure à l’Ademe. Le développement du recyclage constitue aussi un enjeu pour l’Europe. Le Vieux Continent, qui aujourd’hui ne produit pas de batteries, veut gagner sa souveraineté et vise même un
quart du marché avec une trentaine de « méga-usines » en construction. La dépendance va se déplacer sur l’approvisionnement de certains métaux indispensables à la fabrication des batteries. Sans eux, c’est cette toute jeune industrie qui pourrait caler. Sur les 400 kilogrammes du « pack batterie » d’une berline, un quart est constitué de métaux que l’Europe ne possède pas, ou peu. L’UE aurait ainsi besoin de cinq fois plus de cobalt et 18 fois plus de lithium en 2030. A l’horizon 2050, les volumes nécessaires exploseront avec quinze fois plus de cobalt et soixante fois plus de
lithium. L’Europe compte ainsi désormais sur le recyclage des batteries usagées et l’économie circulaire pour se créer ses propres gisements de métaux. La bonne nouvelle, c’est que l’Europe recycle déjà les batteries de véhicules électriques. Il va toutefois falloir monter en puissance. En quantité d’abord, puisque l’on estime qu’il faudrait être capable de traiter 50.000 tonnes dès 2027, ce qui exige de multiplier par deux et demi les capacités actuelles. Il faudra surtout faire beaucoup mieux du point de vue de la qualité. Pour bâtir cette industrie du recyclage, la Commission européenne prépare une nouvelle réglementation qui va remplacer celle de 2006.