Philips a procédé à une vaste campagne de rappels de plusieurs produits défectueux de respirateurs utilisés par des patients atteint d’apnée du sommeil. Cela en raison d’une mousse insonorisant qui est intégrée aux appareils et laissant échapper les particules potentiellement inhalées par le patient. En revanche, le groupe a reconnu que les composés peuvent engendrer des irritations, des maux de tête et éventuellement des cancers à long terme.

Cependant, malgré l’alerte, Philips tarde à remplacer les appareils dont 350 000 patients en France en font usage et 1,5 million en Europe. C’est pourquoi l’ANSM a affirmé que la stratégie de Philips n’était “pas compréhensible”, et le groupe devra faire face à des poursuites judiciaires. Plusieurs plaintes pour tromperies aggravées, atteintes involontaires à l’intégrité physique, mise en danger de la vie d’autrui et administration de substances nuisibles ont été déposées. Ce qui a eu pour conséquence de faire chuter le groupe en Bourse, ainsi que l’annonce de la démission de son patron, Frans Van Houten qui sera actée par les actionnaires le 30 septembre 2022.

Selon la responsable de l’investissement responsable pour le gérant d’actifs DNCA Finance, Madame Léa Dunand Chatellet, les rappels de produits sont de plus en plus nombreux et la qualité des produits se dégradent à mesure que les tensions sur les chaînes d’approvisionnement augmentent. Et certains secteurs seraient particulièrement atteints comme l’aéronautique, l’automobile, le médical ou encore l’industrie agro-alimentaire. Elle précise également que le Covid et la désorganisation des chaînes d’approvisionnements, la cadence ayant augmentée pour combler les manques ont entraîné une pression pour les sous-traitants devant produire plus et plus vite. C’est pourquoi cette pression débouche sur des erreurs de production.

La difficulté de l'économie mondiale conduit les entreprises à externaliser leur production jusqu'à arriver à une telle perte de contrôle. C'est d'une telle ampleur que certains groupes ne sauraient cartographier l'ensemble des chaînes de production. Et c'est ainsi que le contrôle de qualité de la production se dégrade. Certains groupes choisissent de faire machine arrière et réintègre une partie de leur production pour reprendre ce contrôle comme Michelin avec son exploitation des forêts d'hévéa afin de reprendre la main sur leurs matières premières.