Vers une aviation militaire plus durable
Par Benjamin Rosay
Wintell & Co
Posté le: 12/09/2022 20:44
Même dans le secteur de l’aviation militaire, l’objectif est de devenir toujours plus respectueux du climat.
Airbus a récemment procédé à un vol d’essai en Espagne avec un A400M qui était en partie alimenté par du carburant d’aviation durable (SAF). En effet, sur les quatre turbopropulseurs de l’avion, l’un d’eux a fonctionné avec un mélange de carburant composé de 29 % de SAF. Ce vol est parti de la ville de Séville et a eu une durée supérieure à une heure.
Ce carburant durable était composé d’huiles végétales hydrotraitées, comprenant des résidus d’huiles, des résidus de légumes mais aussi de graisses. Dans le cadre de ce premier vol d’essai, un seul des moteurs a été alimenté par ce type de carburant afin de pouvoir étudier le comportement du système de carburant.
La compagnie Airbus ainsi qu’EuroProp International ont pour ambition d’obtenir une certification 100 % SAF de l’A400M. Il s’agit d’une priorité pour l’avionneur européen, qui a à ce jour plus d’une centaine d’A400M, de leur donner accès à du carburant SAF.
Les forces aériennes ont pour ambition et objectif d’être toujours plus respectueuse de l’écologie et du climat.
A titre d’exemple, la Royal Air Force s’est fixé l’objectif d’obtenir la certification d’un avion à zéro carbone à l’horizon 2027.
Concernant la Suède, le travail de développement durable de son armée est basé sur les 17 objectifs de développement durable définis au sein de l’Agenda 2030 des Nations Unies mais également sur les objectifs environnementaux définis par la Suède.
Il est à relever que c’est l’US Air Force qui a été la première à lancer une série de tests en vol avec un A-10 « Thunderbolt II » pour lequel les moteurs étaient alimentés à 50 % par un mélange de kérosène JP-8 et de cameline. Ce vol d’une durée de 90 minutes remonte à 2010. Les motoristes américains travail sur un large panel de développement afin de soutenir cette « Green initiative » et permettre à l’US Navy de pouvoir faire des économies de pétrole à hauteur de deux millions par an.
L’option pour des biocarburants dans les forces aériennes traduit donc une volonté de prendre en compte le volet écologique et de permettre également une diminution de la dépendance vis-à-vis des pays producteurs de carburant fossile.