Un Conseil de défense depuis la crise de l'énergie. Il réunit le président de la République et une poignée de ministres clé à l'Elysée a été utilisé pour la première fois pour travailler sur la hausse des prix du gaz et de l'électricité, vendredi 2 septembre.

Un nouveau signe de l'ampleur de cette crise, qui fait craindre des coupures cet hiver et une explosion des factures énergétiques des particuliers comme des entreprises.

Le prix de l'électricité a explosé en France car 28 des 56 réacteurs du territoire sont à l'arrêt. Le nucléaire fournit habituellement 70% de la production d'électricité en France. Ces arrêts amputent la France d'une partie importante de sa production électrique. C'est une des raisons pour lesquelles le gouvernement craint des coupures cet hiver, lors des pics de demande. La France doit trouver de l'électricité autrement, en relançant des centrales à gaz ou en achetant l'électricité. La France vit une crise énergétique depuis des mois, mais l'annonce de prix records de l'électricité sur le marché de gros, le 26 août, a encore fait monter l'inquiétude. Elle confirme que le problème va durer, puisque ce sont les tarifs de l'électricité achetée à l'avance pour 2023 qui ont atteint un tarif supérieur à 1 000 euros par mégawattheure (MWh), contre 85 euros un an plus tôt. Ils ont un peu baissé depuis, mais restent élevés et inquiétants.

Tant que réacteurs sont à l'arrêt car la principale raison à cela est que la découverte, en octobre 2021, d'un problème insoupçonné dans un réacteur de la centrale de Civaux (Vienne) : une corrosion touchant des tuyaux d'un circuit censé refroidir le réacteur en cas d'incident. Depuis, le phénomène a été observé sur d'autres sites. Après une batterie d'examens et le développement d'une nouvelle méthode pour diagnostiquer ce problème, EDF promet maintenant d'examiner l'intégralité de ces réacteurs d'ici à 2025.

Ce problème de corrosion se pose alors que d'autres réacteurs sont déjà à l'arrêt, de façon planifiée. Certains font l'objet de travaux dans le cadre du grand carénage, un programme qui doit permettre de prolonger la durée de vie des centrales françaises. Et d'autres sont stoppés le temps de la réalisation de leurs visites décennales : tous les dix ans, les réacteurs sont examinés pour que l'Autorité de sûreté nucléaire autorise les centrales à poursuivre leur activité.

EDF s'est "engagé à redémarrer tous les réacteurs pour cet hiver", a cependant assuré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

Quatre réacteurs en maintenance ont été reconnectés au réseau depuis, et huit autres doivent l'être d'ici à la fin du mois de septembre, selon le calendrier mis en ligne par EDF. L'entreprise explique à franceinfo que "la programmation d’opérations de maintenance a été modifiée pour 15 arrêts de réacteurs programmés, afin de les maintenir en production tout l’hiver". Quatre réacteurs ont fait des économies de combustible pour "optimiser leur disponibilité" cet hiver. Certains arrêts vont cependant se prolonger pendant une bonne partie de la saison froide : les cinq derniers redémarrages programmés le sont entre janvier et le 18 février 2023.