La commune de Pons, en Charente-Maritime, 4 200 habitants, s’est tout récemment équipée d'une centrale solaire thermique. Il s'agit de produire de l'eau chaude à 90 °C qui alimente ensuite le réseau de chaleur urbain auxquels sont connectés les bâtiments publics (collèges, écoles, salles municipales, mairie, piscines…). Comment ça marche ? On utilise des capteurs solaires thermiques qui viennent chauffer de l’eau ; à l’intérieur on va trouver une plaque de métal qui va chauffer au contact du soleil et à l’arrière de celle-ci, l’eau va circuler dans les tuyauteries et être redistribuer.
Avec une surface de capteurs solaires de 1 800 m2, la centrale pourra produire 1 000 MWh par an. D'autant qu'elle fonctionne avec un système de stockage conséquent, une cuve de 500 m3 qui contient l'eau chaude produite. Ce volume doit pouvoir couvrir les besoins d'eau chaude pendant quatre à cinq jours sans soleil.

Le réseau de chaleur était jusqu'ici principalement alimenté par une chaufferie à biomasse. Cette dernière tourne à plein régime, l'hiver, et fournit une grande partie de l'énergie nécessaire au réseau. Le problème est qu’en été, les besoins énergétiques sont moins importants et lorsque la chaufferie ne fonctionne pas à pleine puissance, elle s'encrasse et la maintenance est plus compliquée. De ce fait, de mai à septembre, des centrales au gaz naturel produisaient l'énergie nécessaire pour répondre aux besoins du réseau.

Aujourd'hui, tous les besoins durant la période estivale sont assurés par la centrale solaire thermique. Ainsi, le réseau de chaleur est alimenté à 90 % par des énergies renouvelables. Le gaz reste nécessaire en appoint, notamment lors des pics de consommation, en hiver, aux heures durant lesquelles la demande est la plus forte. Toutefois, la cuve de stockage de l'eau chaude produite par la centrale solaire thermique en été pourrait aussi être utilisée pour stocker l'énergie produite par la centrale à biomasse qui se trouve juste à côté, ce qui augmenterait encore la part des renouvelables. Ce qui est une perspective en cours de réflexion.

Quant à l'aspect financier, la centrale a coûté 1,2 million d'euros. Plus de la moitié a été subventionnée par le Fonds chaleur de l'Ademe et la Région Nouvelle-Aquitaine. Le reste est apporté par Emasol, une filiale de Newheat. Le prix de l'énergie vendue à la commune serait équivalent à celui du gaz avant la guerre en Ukraine. Un contrat passé pour vingt-cinq ans et donnant à la commune une bonne visibilité pour gérer sa facture énergétique.

Grâce à cette opération, la ville de Pons évite le rejet de 240 tonnes de CO2 par an. En France, les besoins de chaleur représentent la moitié de la consommation énergétique. Entre les réseaux de chaleur et le secteur industriel, la chaleur renouvelable présente de belles perspectives.