La production et la fin de vie de nos smartphones, ordinateurs et autres bijoux technologiques ont un impact très lourd sur l'environnement, qui tend à être un peu oublié. La moitié des émissions carbone du secteur du numérique (4% des émissions mondiales) proviennent de la production de ces appareils.

Le reconditionné, sans être une solution parfaite, contribue à limiter leur impact environnemental.

Les usines d'ordinateurs et de smartphones sont de gros consommateurs d'or, d'argent et de nombreux types de métaux et de terres rares.

L'extraction de ces minerais, essentiels à la production des composants de nos appareils a un impact extrêmement lourd sur l'environnement et les écosystèmes, sans parler des conditions humaines souvent désastreuses dans lesquelles les mines sont exploitées.

On compte en moyenne 130 grammes de minerais et terres rares dans un smartphone. Or il faut extraire et détruire 44 kg de roches en moyenne pour obtenir ces matériaux. La fabrication d’un ordinateur, elle, nécessite en moyenne près de 200 kg de matières premières.

L'exploitation de ces mines, dans lesquelles ces matériaux sont extraits, a un impact particulièrement désastreux sur les ressources en eau. La production d'or par exemple rejette du cyanure et du mercure qui terminent dans les rivières. Et pour produire une tonne de néodyme (le matériau rare qui permet de faire vibrer nos téléphones), 75.000 litres d'eau sont contaminés par des substances toxiques.

Les conséquences de la production de ces objets sur les réserves d’eau douce ne s’arrêtent pas là, il faut en moyenne 1000 litres d’eau douce pour produire un téléphone et 1500 litres pour produire un ordinateur, des quantités non négligeables.

Enfin, le plastique, dérivé de carburants fossiles, est un composant important des appareils électroniques et électroménagers, avec les conséquences que l'on connaît sur l'environnement. Un smartphone est composé à environ 40% de plastique, souvent mélangé à d’autres produits chimiques, ce qui ne le rend qu’en partie recyclable.

Produire un ordinateur ou un téléphone, de la fabrication de ses composants à sa sortie d'usine a un impact énorme sur l'environnement, mais la fin de vie de ces appareils pose également problème.

Ce qui nous conduit à la question des déchets électriques et électroniques (DEEE) et de la difficulté de les collecter et de les recycler.

Avec plus de 50 millions de tonnes produites en, nos anciens équipements technologiques constituent une source majeure de déchets dans le monde et à ce rythme, il est prévu qu’on atteigne 74 millions de tonnes de DEEE en 2030.

Seulement 17,4% de ces déchets sont correctement collectés et recyclés, le reste est brûlé ou abandonné en décharge.

De nombreux pays se débarrassent de ces déchets chargés de substances toxiques (arsenic, mercure, cadmium, etc.) en les envoyant en Afrique de l’Ouest ou en Asie, où les décharges illégales se multiplient. De plus, des travailleurs mettent leur vie en danger en démantelant et brûlant sans protection ces appareils pour en récupérer les matériaux, pour un prix inférieur à celui de leur extraction minière.

Ces décharges ont des conséquences désastreuses sur la santé et sur l’environnement.

Les Français changent de smartphone tous les deux ans en moyenne alors que 88% des appareils sont encore en état de marche.

L'obsolescence n'est pas une fatalité, il existe des solutions pour réduire notre impact environnemental lié à nos téléphones et nos ordinateurs.

Acheter un appareil reconditionné c'est en effet éviter à la fois l'empreinte environnementale de sa production et celle de sa destruction.

Bien sûr l’industrie du reconditionné a elle-même un impact sur l’environnement (le transport, le changement de pièce), mais cet impact reste en moyenne 3 fois inférieur à celui de la production d'un appareil neuf.

Pour aller plus loin, on peut aussi opter pour un appareil éco-conçu, comme un téléphone dont toutes les pièces sont amovibles et donc remplaçables, ce qui permettrait d'allonger la durée de vie de l’appareil.

Et côté empreinte, certains producteurs sont allés jusqu’à s’engager à utiliser de l'or issu du commerce équitable, et du plastique recyclé dans ses téléphones.