Le changement climatique entraîne une hausse du taux de mortalité des arbres tropicaux en Australie
Par Otavia Souza Santos
Posté le: 20/05/2022 16:28
Le réchauffement de la planète et le changement climatique réduisent la durée de vie des arbres tropicaux en Australie. En conséquence, le carbone stocké dans les arbres a tendance à retourner plus rapidement dans l'atmosphère, ce qui accroît l'effet de serre.
Selon les chercheurs, depuis 1980, le taux de mortalité des arbres tropicaux d'Australie a doublé en raison du changement climatique. Les scientifiques ont analysé des relevés effectués sur 49 ans et ont constaté que le taux de mortalité annuel de toutes les espèces d'arbres a doublé au cours des 35 dernières années. Selon l'étude publiée récemment dans la revue scientifique Nature, ce taux est encore plus élevé lorsqu'il est analysé dans des terrains moins humides.
Les scientifiques ont conclu que les arbres "durent" près de la moitié de la durée de vie qu'ils avaient auparavant et que le taux de mortalité de ces arbres a doublé au cours des quatre dernières décennies. Ces schémas ont été enregistrés pour l'ensemble des espèces et des zones forestières analysées.
"Ce fut un choc de constater une augmentation aussi importante du taux de mortalité des arbres, surtout en constatant une tendance sur l'ensemble des espèces et des sites que nous avons étudiés", a déclaré l'auteur principal de l'étude, David Bauman. "Une période de doublement régulier du risque de mortalité implique que le CO2 stocké dans ces arbres retourne deux fois plus vite dans l'atmosphère."
Toujours selon les chercheurs, il est possible d'observer non seulement une augmentation du taux de mortalité des forêts tropicales, mais il est également possible de préciser que ce phénomène a commencé à partir des années 1980. Les forêts tropicales, ainsi que les coraux, subissent ces changements depuis des décennies, ce qui dénonce l'urgence de mettre en œuvre des mesures contre le réchauffement climatique.
L'étude a impliqué une équipe internationale de scientifiques de plusieurs universités australiennes et du Pérou, ainsi que du Smithsonian Environmental Research Centre (États-Unis), de l'Université d'Oxford (Royaume-Uni) et de l'Institut de recherche et de développement durable (IRD, France), qui a analysé les données à long terme des forêts tropicales d'Australie.
Il est important de souligner que les forêts tropicales sont d'importants gisements de carbone, agissant comme des freins modérés au réchauffement de la planète puisqu'elles absorbent environ 12 % des émissions de dioxyde de carbone d'origine humaine.
Ces changements climatiques entraînent une augmentation de la température moyenne de la surface de la Terre au fil des ans, ce qui a un impact direct sur la santé des arbres. L'air plus chaud prive les plantes de leur humidité interne et les rend plus "assoiffées" d'eau. Ce phénomène, connu sous le nom de stress hydrique, met en danger ces espèces tropicales, en diminuant leur capacité à stocker l'eau et, par conséquent, le carbone retourne plus rapidement dans l'atmosphère. Non seulement cela nuit à la santé et à la durée de vie des arbres, mais cela rend également plus difficile le respect des objectifs de température fixés par l'accord de Paris.
Il convient de rappeler que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations Unies a conclu que les trois prochaines années sont cruciales pour maintenir le réchauffement de la planète dans les limites de l'objectif signé par 196 pays dans le cadre de l'accord de Paris. Autrement dit, l'humanité n'a que trois ans pour réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre afin d'éviter des conséquences irréversibles pour la planète.
Cette période de trois ans est considérée comme le délai proposé par les experts qui ont publié un document considéré comme une référence sur le sujet du réchauffement climatique. Le jour même de la publication de ce document, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé des données alarmantes : la quasi-totalité de la population mondiale respire un air considéré comme inapproprié. Les entités défendent l'idée que la meilleure façon d'inverser ce scénario catastrophique est d'abandonner l'utilisation des combustibles fossiles et d'adopter les biocarburants.