C’est par un arrêté publié le 8 juillet 2021 (n°2021P110904) par la Ville de Paris, qui fait suite à une consultation publique relative au projet de la généralisation de la limitation de vitesse à 30 km/h dans la majeure partie de la ville de Paris, contre 50km/h auparavant. Cette consultation publique avait été initié par la Ville de Paris le 27 octobre 2020 pendant un mois, et avait rassemblé près de 6000 avis en faveur de cette limitation. Cette limitation de vitesse ne s’appliquera néanmoins pas à tout le territoire parisien : en effet le périphérique restera limité à 70km/h, ainsi que certains axes particuliers comme les avenues du Bois de Boulogne, les boulevards des maréchaux et d’autres encore, qui eux resteront limités à 50km/h.

Cette limitation est d’abord un enjeu pour la sécurité routière, notamment relative aux véhicules motorisés qui sont très présents dans la capitale. D’après certains calculs cette baisse de vitesse permettrait même de réduire de 25% les accidents corporels. Ces vitesses réduites permettraient aussi une meilleure « cohabitation » entre les usagers des routes : voitures, moto, vélos, trottinettes, en effet plus la vitesse est forte plus les chances d’accidents augmentent.

Il y aura aussi un aspect sonore, cette limitation de vitesse permettrait ainsi de réduire les nuisances sonores. Mais concernant les nuisances, on peut donc se demander si le fait de réduire de près de 20km/h la vitesse des véhicules dans Paris aura un impact sur la pollution de la ville ? Même si l’on pourrait penser qu’en roulant moins, on réduit sa pollution, il semblerait que ça soit l’inverse. L’établissement public Cerema (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) a publié une étude polémique sur ces impacts. En effet, cette étude affirmerait qu’une voiture émet 20% plus d’émissions de CO2 en roulant à 30km/h plutôt qu’à 50km/h, et cela sera dû à la manière dont les moteurs sont construits, rouler à 30km/h ne serait pas la vitesse optimale. Cependant, il ne faut pas oublier que ces données sont véridiques lorsqu’on roule en ligne droite, néanmoins à Paris il est rare d’avoir une allure constante, et dans tous les cas il y a beaucoup d’accélération et freinage, donc ces calculs peuvent être nuancés. Néanmoins, cette réduction des limitations pourrait inciter à l’utilisation des transports en commun, de la marche à pieds ou encore des vélos, et ces modes de transports auraient eux à une plus grande échelle un impact sur la pollution.

Il faut noter que Paris n’est pas la première ville à expérimenter ces réductions de vitesses, elle est même la neuvième après Grenoble, Montpellier, Strasbourg, Nantes, Rennes, Lille, Toulouse et Bordeaux. En effet, la ville de Grenoble a déjà adopté cette mesure depuis 2016 et a même pu constater une baisse de la circulation de 10%, ainsi qu’une réduction des accidents de la route.