Tout d’abord, pourquoi la technique du broyage est-elle utilisée ?

Car les poussins mâles ne sont, par nature, pas destinés à pondre des oeufs et qu’ils ne sont pas rentables sur le marché de la viande.

Le ministre de l’agriculture Julien Denormandie annonçait que « au 1er janvier 2022, tous les couvoirs devront avoir installé ou commandé les machines de sexage in ovo, permettant de mettre fin à l’élimination des poussins mâles à la fin de l’année prochaine. Toutes les machines devront être installées et fonctionner dans tous les couvoirs en 2022. »

La machine de sexage est un instrument permettant de déterminer le sexe du poussin, ou plutôt à ce stade, de l’embryon.

Chaque année, 50 millions de poussins mâles sont tués juste après leur naissance, l’idée est donc la suivante ; en l’absence de naissance de poussins mâles, il n’y aura plus d’élimination.

La Suisse a déjà interdit cette pratique du broyage depuis le 1er janvier 2020 mais pas celle du gazage, qui reste possible.

L’Allemagne quant à elle a voté une loi, en mai 2021, interdisant le broyage des poussins mâles à partir du 1er janvier 2022.

Le Ministre précise que les professionnels du secteur bénéficieront d’aides afin d’affronter les changements imposés, l’Etat verserait ainsi un total de « 10 millions d’euros sous forme de subventions, dans la limite de 40 % du montant de chaque investissement », subventions qui seront accordées dans le cadre du plan France Relance.

Les images de la mise à mort de ces poussins mâles ont beaucoup choqué l’opinion comme celle des castrations « à vif » des porcelets.

Les professionnels du secteur informent que le porc non castré développe, dès la puberté, des hormones qui modifient l’odeur de la viande et ses qualités organoleptiques.

Cette pratique devra elle aussi se conformer à de nouvelles règles, dès le 1er janvier 2022 également, la castration devra se faire sous anesthésie locale, selon Julien Denormandie « à partir de cette date, une majorité d’éleveurs feront le choix de ne plus castrer leurs bêtes, d’autres opteront pour une castration sans douleur après une anesthésie locale, cette opération restant nécessaire pour certains débouchés, en charcuterie par exemple ».

Il faut noter que ces différents changements risquent d’entrainer une modification des prix, 1 centime d’euro en plus sur une boîte d’oeufs et environ 2 à 5 euros en plus par porc.