Ces arbres qui nous fabriquent des capteurs de CO2


C'est un projet financé par l'UE consistant à travailler sur la séquestration du carbone afin de réduire nos émissions de Gaz à Effet de Serre GES rejetées dans l'atmosphère.


Ce projet est innovant car il est différent des projets actuels, plutôt industriels grâce au captage du CO2 (gaz carbonique responsable de l'effet de serre) directement aux sorties des centrales au charbon et de le comprimer dans des anciens réservoirs de gaz ou de pétrole, placés dans le sol, mais avec des risques de fuite et beaucoup d'énergie pour sa mise en œuvre.


Pour éviter cela car il faut savoir que cette technologie de captage est en train de se mettre en place actuellement mais est déjà très décriée par certains pour ses coûts exorbitants, des biologistes spécialistes dans le biomimétisme (c'est à dire toutes les démarches consistant à imiter la Nature pour résoudre les problèmes de l'Humanité, et plus particulièrement le réchauffement de la planète) se sont posés une question existentielle : comment fait la Nature pour séquestrer le CO2 ? Où peut-il bien être stockés ?

Car le CO2 que nous avons en trop responsable du réchauffement climatique est celui rejeté abondamment par l'Homme (avec ses industries, ses transports,etc...), celui du vivant n'est qu'en partie infime retrouvé dans l'atmosphère donc il est obligatoire qu'une grande partie soit conservée mais où ?

Les réponses proposées : Il y a bien sûr les arbres (qui emprisonnent le CO2); pour exemple, la forêt amazonienne est appelée « le poumon de la Terre » car elle absorbe une grande partie de nos rejets.

Il y a pour l'instant le thermafroste (ce sol en permanence gelé) qui retient une énorme partie du méthane,ici, que nous avons produit; mais qui avec le réchauffement climatique est en train de fondre et libère, à petit feu, ce gaz encore plus polluant que le CO2 dans l'atmosphère. Mais cela est un autre débat.

Il y a évidemment les océans qui sont des puits de réserve de carbone, mais les biologistes se sont tournés, à l'étonnement de tous, vers le calcaire...


Pourquoi donc, le calcaire ?


Le calcaire, c'est une accumulation de plancton d'un coté et de l'autre, un travail de toutes sortes de bactéries qui arrivent à combiner le CO2 et le calcium pour fabriquer cette fameuse roche : le calcaire.

Donc, les biologistes spécialistes du biomimétisme ont réuni les microbiologistes spécialistes de ces petites bactéries avec des éleveurs de ces bactéries pour voir si des voies futures, au niveau industriel, seraient envisageables.

Une est ressortie de cette expérience : Dans les pays tropicaux secs uniquement, des arbres poussent en symbiose avec des champignons et des bactéries. Et cela produit une chose extraordinaire, car certains d'entre vous doivent s'étonner : partout dans le monde végétal, nous savons que les arbres poussent en compagnie de champignons et de bactéries, pas besoin d'être dans un pays tropical sec; mais ce qui est exceptionnel dans cette découverte, c'est que ce trio « arbres, champignons et bactéries » produit des dalles de calcaire (sous l'arbre) afin de corriger l'acidité du sol. On les retrouvent ainsi dans des sols acides, peu propices à l'agriculture.

Donc pour se protéger, l'arbre modifierait lui même l'acidité du sol pour pouvoir se développer avec la fabrication de ces dalles de calcaires (en combinant le calcium et avec l'aide de nos petites bactéries). Ainsi, le sol est amendé grâce à ce calcaire.

Cette découverte n'en n'est pas vraiment une car les populations de ces pays (par exemple, au Burkina Faso) le savent très bien et viennent chercher ces fameuses dalles de calcaire pour fertiliser leur sol agricole.

Mais la grande prouesse ici va être le fait de la reforestation qui va s'en suivre grâce aux bactéries qui produisent ces dalles de calcaire.
En effet, si nous arrivons à replanter des arbres dans ces parties du globe terrestre, nous pourrions avoir une triple absorption du carbone : par le tronc de l'arbre lui même, dans sa litière (l'humus qui est une immense réserve de carbone) et enfin dans ces dalles de calcaires.

Cette triplette permettrait même de mettre en place ce qu'on appelle l'agroforesterie c'est à dire qu'avec ces dalles, les agriculteurs pourraient fertilisés leurs sols; l'agriculture associée à la forêt.

Tout cela est donc extrêmement bénéfique pour la biodiversité qui nous entoure et pour un coût technologique assez faible car il suffit de planter des arbres dans des endroits acides, là où rien ne pousse normalement.

Cette « solution miracle » n'est encore qu'au stade de la recherche au niveau européen mais des projets de reforestation ont commencé à voir le jour. Le premier projet a avoir été lancé l'a été à Haïti il y a environ un an.

Espérons que ce projet puisse s'étendre et que des avancées concrètes pourront être observées très bientôt car le réchauffement de planète lui n'attend plus.