Après cinq années de collaboration initiées en 2015 dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, les entreprises Suez et Fermentalg vont créer une co-entreprise au cours du 1er semestre 2021 pour accélérer l’industrialisation et la commercialisation de solutions de capture et de valorisation du CO2 issu de la pollution des algues, afin d’en tirer des bioproduits susceptibles d’être utilisés dans les domaine du bio contrôle, de la nutrition et de la santé animale

La concrétisation de ce projet est le développement d’un photo-bioréacteur algal capable de capter du CO2 dans l'atmosphère. Un photo bioréacteur consiste à cultiver des micro-organismes à un niveau industriel. Ces cellules vivantes sont notamment issues de sources de pollution dont la prolifération en milieu naturel pose problème.
Prenons l’exemple des algues vertes qui polluent chaque été les plages bretonnes. Leur prolifération pose un grave problème environnemental, puisqu'elle peut provoquer une asphyxie de la faune et de la flore aquatiques. Ce problème est notamment causé par l’élevage intensif d’animaux dits de chair.
En outre les problèmes éthiques que posent l’installation massive des fermes-usines, la collaboration de ces entreprises a abouti à mettre en place des moyens de valoriser une source de pollution par la technologie du photo-bioréacteur algal.

3 solutions peuvent être apportés par cette nouvelle technologie :
- Premièrement, selon les souches de micro-algues choisies, ce procédé pourra produire une biomasse utilisable en nutrition ou en santé animale dans les élevages.
- Deuxièmement, une solution de purification de l’air urbain et industriel par la création, d’une part, du Puits de carbone, destiné au captage et à la valorisation du CO2 en environnement industriel, et d’autre part du Combin'Air, un purificateur d'air urbain comprenant un photo-bioréacteur algal destiné à diminuer les particules fines et les oxydes d'azote de l'atmosphère.
- Troisièmement et enfin, cette solution permettra d’apporter un début de réponse dans la recherche d’une alternative biologique aux pesticides pétrochimiques à partir de déchets agricoles. Dans les faits, cette technologie se présente sous la forme d’une cuve d’un volume de 10 m³, qui a vocation à valoriser par photosynthèse des micro-algues du CO2 produit lors de la méthanisation agricole et non utilisé pour la production de biométhane. Injecté sous pression dans de l’eau, ce CO2 servira à produire des solutions de bio contrôle pour la vigne.

Philippe Lavielle, président directeur général de Fermentalg, a confirmé la signature le 4 janvier 2021 d’un accord qui va définir les objectifs et l’organisation de cette société nouvelle. Il souhaite que ce projet se position comme étant un des acteurs majeurs de l’amélioration de la qualité de l’air et de la lutte contre le changement climatique. Afin de déployer a plus grande échelle ces solutions éco-responsables, les partenaires souhaiteraient ouvrir son capital à d’autre collaborateurs financiers, cela des la première année d’existence, afin que ces biotechnologies puissent s’étendre à d’autre domaines industriels.