L’UE a mis en place une série de mesures bénéfiques pour les pollinisateurs, notamment dans le cadre des politiques environnementales et sanitaires (en particulier les directives «Oiseaux» et «Habitats» et la législation européenne sur les pesticides), ainsi que dans le cadre de la politique agricole commune, la politique de cohésion et de la politique de recherche et d’innovation. Il existe également un certain nombre de stratégies nationales et régionales en faveur des pollinisateurs.
Cependant, à ce jour, il n’y a pas eu d’action unique et coordonnée de l’UE pour lutter contre le déclin des pollinisateurs grâce à une approche intégrée impliquant différents secteurs et domaines politiques. Il est impératif que l’UE et ses États membres unissent leurs forces pour lutter contre ce problème.
Le projet de proposition de la Commission européenne avait pour objectif d’introduire dans le droit européen les orientations de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) afin de réduire l'utilisation de pesticides nuisibles aux abeilles. L'EFSA avait proposé que les pesticides soient testés pour protéger les abeilles à la fois contre une exposition aiguë et chronique. Toutefois, la plupart des États membres de l'UE se sont opposés à ces dispositions, forçant la Commission à trouver un compromis pour ne conserver que les dispositions qui protègent les abeilles contre une exposition aiguë.

Contexte :

Depuis la nuit des temps, les abeilles sont essentielles pour la reproduction des plantes sauvages et cultivées. Si les abeilles domestiques servent en premier lieu à produire du miel, leur butinage permet de polliniser naturellement de très nombreux champs, et donc de garantir la production alimentaire.

Depuis une vingtaine d’années, on constate cependant une diminution dramatique des populations de pollinisateurs, dont les abeilles. Certains pesticides sont particulièrement pointés du doigt, suspectés d’empoisonner directement les abeilles et leur descendance. Si le combat des apiculteurs et des ONG a permis récemment l’interdiction de certains de ces produits chimiques, d’autres circulent encore, et l’agriculture intensive n’a pas fini de menacer les abeilles, pourtant essentielles aux productions agricoles.

Les néonicotinoïdes, pesticides interdites mais responsables de la disparition des abeilles:

Il s’agit d’une famille d’insecticide qui agit sur le système nerveux central des insectes. Ils ciblent et saturent les récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine, ce qui provoque la paralysie des insectes et, rapidement, leur mort. S’ils sont censés cibler les seuls parasites, leur mode de fonctionnement agit malheureusement également sur des insectes sains, notamment les abeilles, pourtant nécessaires pour la survie des champs ainsi traités.
Il s’agit d’une des familles d’insecticides les plus utilisées au monde, à la fois par les agriculteurs et dans les jardins de particuliers.
Suite à l’action de plusieurs ONG dont Générations Futures, l’Union Européenne a accepté de bannir l’utilisation de trois des néonicotinoïdes les plus dangereux pour les abeilles. Malheureusement, d’autres néonicotinoïdes tueurs d’abeilles sont encore en circulation, ainsi que des insecticides d’autres familles au mode de fonctionnement très proche. C’est notamment le cas de certains insecticides à base de sulfoxaflor, qui agissent également sur le système nerveux central des insectes.

Le Parlement Européen en recadrant la Commission, avait procédé à un vote avec une écrasante majorité découlant d’une objection qui demandait à la Commission européenne de revoir sa copie sur l’évaluation des risques environnementaux présentés par les produits phytosanitaires. Selon les organisations de protection de la nature, les propositions techniques actuellement examinés par les Etats membres sont inquiétants voire « catastrophiques », et demandent à la France de convaincre par tous les moyens les autres Etats membres de l’UE de renoncer à ces projets (de revoir en baisse les niveaux de protection prévus par le document guide de l’EFSA en 2013) qui seraient très néfastes pour la survie des abeilles et des autres pollinisateurs, à l’heure où l’effondrement de la biodiversité ne fait que se confirmer tous les jours .

Rappelons que la France fait actuellement partie des Etats membres les plus favorables à des niveaux élevés de protection des populations d’abeilles mellifères.