La crise de la Covid-19 a mis en exergue la défaillance d’un système mondialisé. Avec l’absence d’échange de flux entre Pays le risque de pénurie est réel entrainant de ce fait des conséquences importantes. « Tout le monde a vu que des médicaments qui paraissaient usuels n’étaient plus produits en France et en Europe. Nous devons en tirer toutes les conséquences », Emmanuel Macron, le 16 Juin 2020.

La volonté du Président de la République Français est simple, il souhaite que la France retrouve sa souveraineté sanitaire. Dans un premier temps, une enveloppe de 200 millions d’euros a été distribués pour financer les infrastructures de production comme de recherche et développement. Dans un second temps, une autre enveloppe devrait être distribué pour l’autonomie.

Cette prise de conscience, tardive, est née avec la Covid. Les tensions d’approvisionnement sur des médicaments de première nécessité (paracétamol, antidouleur, anesthésiants, antibiotique…) ont profondément marqué cette crise. Son origine n’est pas le lieu de fabrication des médicaments, ils sont produits en Europe, mais dans celui du principe actif. (Rappelons qu’un médicament se compose de deux éléments, le principe actif est la molécule qui est responsable de l’effet thérapeutique. Les excipients eux permettent de faciliter l’absorption de ces derniers par l’organisme).

Les principes actifs sont fabriqués dans une écrasante majorité en Asie (Inde et Chine) pour 80% de la production mondiale. Cette implantation est liée notamment à une politique de réduction des coûts de la part de grands laboratoires, avec la pratique de la délocalisation. Même si une partie de la production de médicament générique a d’ores et déjà été rapatrié sur le vieux contient notamment pour des raisons d’hygiène et sécurité mais également pour la compétitivité.

Cette mouvance est accentuée par d’autre phénomène tel que la réduction de l’écart de coût de production, (il est désormais seulement de 10 à 20%). Cet écart s’explique par la mise aux normes environnementales des usines de production asiatique mais également par la hausse des salaires localement. Il y aurait aussi un gain économique notamment sur le rapatriement des médicaments en Europe car la production serait déjà sur place. Il y aurait également un bénéfice pour l’environnement avec la réduction des transports en avions, première source de pollution.

Cependant, cette volonté pourrait mettre plusieurs années avant de voir le jour. Les usines de production de médicament sont des ICPE soumises à une législation très stricte nécessitant par la suite plus de cinq ans pour construire une usine et plusieurs centaines de millions d’euros.