Le paillage plastique est une technique utilisée à la manière du paillis (matériau qui, étendu à la surface du sol, conserve l’humidité et limite l’érosion ainsi que le développement des espèces végétales concurrentes) classique en production agricole et horticole, ainsi que dans les aménagements paysagers, pour hâter et favoriser la croissance des plantes cultivées en réchauffant le sol tout en économisant l'eau et limitant la croissance des mauvaises herbes.

Les objectifs d’usage de cette technique agricole sont multiples notamment :
• Réguler la température du sol en limitant les chocs thermiques (jour/nuit), et en favorisant le maintien de la chaleur dans le sol au printemps et en automne, et au contraire en maintenant une certaine fraîcheur et en limitant les écarts de température pendant la saison estivale chaude ;
• Maîtriser le développement des adventices en interceptant le rayonnement solaire nécessaire à la germination ;
• Ralentir l'évaporation de l'eau et maintenir l'humidité dans le sol, par une barrière limitant la déshydratation induite par le vent et le soleil qui accélèrent l'évaporation ;
• Garder le sol meuble et améliorer sa structure pédologique en limitant sa battance (ce qui diminue le besoin de sarclage et binage) ;
• Limiter les phénomènes de lessivage et de lixiviation du sol ;
• Enrichir le sol en matière organique et en nutriments grâce à la dégradation du matériau de paillage (s'il est biodégradable et non pollué) ;
• Repousser certains insectes.

L’une des cultures qui en fait fréquemment usage est la culture du maïs.
Si cette méthode répandue a des apports bénéfiques et profite aux agriculteurs, elle n’est cependant sans conséquences.

En effet, « le paillage plastique du maïs participe à la dégradation des terres agricoles » car il entraîne une pollution par microparticules, accélère l’érosion et s’accompagne de traitements chimiques soutient le syndicat Confédération paysanne. La Confédération paysanne dénonce également « l’utilisation des fonds publics pour soutenir une agriculture qui repose sur des techniques incertaines et délétères ». « Le paillage plastique met en lumière une agriculture toujours plus productiviste qui détruit l’emploi paysan, nuit à l’environnement et à la santé de ses consommateurs. Mettons fin à cette pratique insensée à l’heure d’une nécessaire transition agroécologique ! »
Mais rappelons que cette interdiction s’inscrit dans le processus d’interdiction de l’usage du plastique engagé depuis plusieurs années maintenant. En 2019, le sénat avait reporté en 2021. C’est ce qui fait intervenir comité français des plastiques en agriculture qui estime incomplète et imprécise la position de la Confédération paysanne. Son délégué général, Bernard Lemoine rappelle que :‘’Le plastique oxo-dégradable, c’est-à-dire les bâches conventionnelles, n’est déjà plus commercialisable.

On a l’autorisation d’écouler les stocks, c’est tout. À compter du 1er janvier, les agriculteurs pourront seulement utiliser des films bio-dégradables : ceux-ci disparaissent à 90% en 2 ans, consommés par les micro-organismes, sans impact sur la structure du sol et sans accumulation’’.
2021 marque donc la point de départ de l’application des textes réglementaires qui avaient prévu l’interdiction de l’usage du plastique.