Les quelques 200.000 abeilles des ruches situées sur la sacristie attenante à la cathédrale de Notre-Dame ont survécu au drame. Mais plus d'un an après, des traces sont encore bien visibles et ce n'est finalement pas une surprise.
Au 12e siècle, quand sa construction commence, et même après, le plomb était un matériel de construction courant. Ainsi, le toit et la flèche de la cathédrale en étaient richement pourvus, avec plusieurs centaines de tonnes. Une grande partie du plomb a tout simplement fondu lors de l'incendie. Mais certaines flammes étaient encore plus chaudes et ont permis la dispersion du plomb sous forme d'aérosol d'oxydes de plomb.

Mais où ?

L'étude des scientifiques, réalisée avec la société Beeopic, est parue fin juillet 2020 dans la revue Environmental Science and Technology Letters. « La plus forte concentration de plomb, 0,08 microgramme par gramme, a été trouvée dans un échantillon d'une ruche localisée à moins de cinq kilomètres à l'ouest de la cathédrale. Le miel parisien pré-incendie contenait 0,009 microgramme de plomb par gramme, et le miel de Rhône-Alpes avait 0,002 à 0,009 microgramme de plomb par gramme. La teneur maximale autorisée en plomb de l'UE est de 0,10 microgramme par gramme pour les sirops, les édulcorants et les jus », ont expliqué des chercheurs de l'Université de Colombie-Britannique.

UN NIVEAU ÉLEVÉ DE PLOMB DANS LE MIEL, MAIS PAS DANGEREUX POUR LA SANTÉ:

Pénétrant dans l'organisme par inhalation ou par ingestion, le plomb se diffuse ensuite pour atteindre le cerveau, le foie, les reins et les os. Le plomb est une puissante neurotoxine et une forte exposition à cette substance peut tuer, tandis que des niveaux plus faibles peuvent entraîner des problèmes de santé, tels que des dommages cognitifs et physiques et une réduction de la durée d’attention. L'Union Européenne autorise une teneur maximale en plomb de 0,10 microgramme par gramme pour les sirops, les édulcorants et les jus. Si l'augmentation de plomb dans le miel parisien peut sembler importante, les taux détectés demeurent inférieurs à la teneur maximale fixée pour ce type de denrées alimentaires par la Commission européenne qui est de 0,10 microgramme par gramme. Ils ne représenteraient pas non plus de risque pour les abeilles, d'après les scientifiques.

Le plomb est reconnu pour sa toxicité. Le risque pour la santé ne diminue pas simplement parce que le plomb n’a pas été déposé récemment. Une exposition aiguë ou chronique à des niveaux élevés entraîne des troubles digestifs, rénaux, des lésions du système nerveux ou des anomalies de la reproduction.