Le chrome dans son terme général, est un élément métallique naturel de la croûte terrestre. Le chrome VI peut se retrouver sous plusieurs formes selon le composé auquel il est associé (par exemple le trioxyde de chrome) mais sera considéré comme une seule et même entité. Il est utilisé dans l'industrie chimique, dans le secteur du traitement de surface des métaux ou des plastiques, l'industrie du bois, la fabrication de pigments et de colorants, le tannage du cuir, la fabrication de bandes magnétiques et la fabrication de vitamines.

Les matériaux métalliques en contact avec l'eau dans les installations fixes de production, de traitement et de distribution d'eau potable peuvent également être une source de rejet de chrome dans l'eau potable. À Marseille par exemple , le chrome VI se retrouve dans l'eau et le sol (mais aussi dans les sédiments). Dans l'eau potable, le chrome total se trouve souvent à des concentrations d'environ 2 µg / L.

Le chrome peut également être trouvé dans l'air à proximité des industries utilisant ce composé ou à proximité des usines d'incinération des déchets ménagers.

Quel est l'impact du chrome VI sur l'environnement et sur la santé humaine?

La présence de chrome VI dans l'environnement provient principalement des industries qui l'utilisent. Il peut être rejeté:
dans l'atmosphère (industries, ou par remise en suspension du sol),
dans les eaux (industries, érosion des sols, dépôts atmosphériques, stations d’épuration),
dans les sols (épandage de boues d'épuration, engrais, dépôts atmosphériques) (INERIS, 2005, 2010).
Les déchets contenant du chrome sont considérés comme problématiques en raison de leur comportement dans les couches profondes du sol lorsqu'ils sont stockés dans des décharges. En milieu alcalin, on estime que la stabilité des chromates peut atteindre 50 ans, et qu'ils peuvent migrer vers les nappes aquifères, même au travers de sols cohérents.

Une menace pour la santé humaine.

La population générale est exposée au chrome principalement par voie orale suite à l'absorption de nourriture et d'eau potable. Le chrome VI ne devrait pas s'accumuler dans les poissons et les plantes (INERIS, 2005), mais selon l'OMS (2011), la principale source d'exposition au chrome total est la nourriture, y compris l'eau potable. Cette eau du robinet représente cependant moins de 1% de l'exposition alimentaire quotidienne au chrome total selon l'Anses (2012).

Elle peut également se faire par voie respiratoire, qui est la principale voie d'exposition professionnelle au chrome VI. En effet, les personnes travaillant dans les industries précitées, en particulier la métallurgie et les tanneries, sont susceptibles d'être exposées à ce composé par inhalation: le chrome VI peut être retrouvé dans les fumées ou poussières des procédés industriels l'utilisant (ATSDR, 2012, INRS, 2009, INERIS, 2005).

Le risque sanitaire encouru par une population exposée au chrome VI (ingestion principalement) peut être calculé en comparant les doses d’exposition de cette population avec une valeur toxicologique de référence (VTR).

Le risque cancérogène important pour les embryons et foetus en ce qui concerne le chrome VI. Les effets toxiques du Cr III n'ont pas encore été démontrés. Les intoxications chroniques peuvent entraîner des altérations du tube gastro-intestinal. Le composé peut s'accumuler dans le foie, les reins, la glande thyroïde et la moelle osseuse.

Le cas de Marseille.

À Marseille, le chrome 6 s'est infiltré dans la nappe phréatique, contaminant l'eau non potable, utilisée par les habitants pour arroser les plantes et remplir leurs piscines. Malgré la dangerosité, la préfecture a mis 4 ans à réagir et à mettre en danger les populations. Selon l'association Cap au Nord, à Marseille, il y a entre 40 et 50 mg par litre, soit 500 fois le seuil réglementaire est dépassé. C’est une pollution énorme»

Pourquoi cette négligence de la préfecture de Marseille?

Elisabeth Pelliccio, une résidente du quartier, suit ce dossier depuis le début. Et elle accuse. En 2015, la préfecture a demandé au maire de Marseille de prononcer une interdiction d'utilisation de l'eau des puits. La ville attendra 4 ans pour le publier. "Pourquoi si longtemps? Les gens ont utilisé l'eau pour arroser leurs jardins, arroser leurs légumes, remplir leurs piscines. Cela joue avec la santé des habitants.
Toutefois, la mairie prétend avoir attendu les analyses avant d'avertir la population. Pourtant, les premières études officielles alarmantes remontent à 2014.

Evolutions récentes.

Afin de protéger la santé de la population, la concentration maximale en chrome VI dans l’eau potable devrait être de l’ordre de 6µg/L (objectif réaliste à titre provisoire).

Toutefois, compte-tenu des difficultés analytiques actuelles de mesures aussi faibles en chrome VI, L’ANSES propose de mesurer le chrome total en première intention et le chrome VI en cas de dépassement de la limite (6µg/L).  L’ANSES demande aussi de pouvoir déterminer exactement la part de l’exposition attribuable à l’eau par rapport à la nourriture. Cette part est connue (1%) pour le chrome total, mais pas pour le chrome VI. Ceci permettrait de définir si les actions prioritaires doivent porter sur la nourriture ou bien sur l’eau potable.


sources : https://www.lenntech.fr/francais/chrome-environnement.htm#ixzz6FGU5ewVM
https://www.lenntech.fr/heavy-metals/-fiche/fiche-chrome.htm