La dernière loi économie circulaire adoptée en fin janvier dernier, contenait une mesure passée quelque peu inaperçue. Il s’agit de la mise en place d'un affichage environnemental, une note de A à E sur les vêtements qui prend en compte tout leur cycle de vie.
L’enjeu de cette mesure serait pour la France d’ « endosser un rôle de leader au sein de l’Union Européenne ». L'objectif est surtout d'informer les consommateurs de l'impact environnemental des vêtements qu'ils achètent. Au-delà de la nécessité de répondre aux attentes des consommateurs, ce système d’évaluation est un "enjeu économique", défend la ministre.
Selon la secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson ,l’industrie textile qui est "plus polluante que le transport aérien et maritime" va devoir s’atteler à la tâche. Pour elle, ce nouvel étiquetage qui doit être expérimenté pendant 18 mois, constitut « "une vraie source d’opportunité" pour ce secteur industriel.
Cette mesure a été lancée le 11 février dernier après une concertation entre certaines marques comme Décathlon et Okaïdi et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), qui travaille depuis plusieurs années à l'élaboration de cet affichage pour le textile, mais aussi pour les appareils électroniques, l'habillement, l'ameublement, l'alimentaire et l'hôtellerie.
La note de A à E, accompagnée d'un logo représentant une planète bleue, englobe tout le cycle de vie du produit, des matières premières à la fin de vie, en passant par la distribution, et prend en compte divers impacts environnementaux (émissions de CO2, épuisement des ressources, pollutions de l'air ou de l'eau...).
Les deux marques précitées sont les premières à se lancer dans cette dynamique. Décathlon propose une note pour 61 % de ses produits en ligne et en magasin après plusieurs années de travail. L’ensemble du cycle de vie de chaque produit est évalué, de sa conception à sa production, son usage et sa fin de vie.
Chez Okaïdi cependant, 10 % seulement des produits sont notés alors que l’entreprise s’est engagée pleinement dans la démarche. "On rencontre des difficultés sur la volatilité des collections. Cela montre aussi qu’on a besoin de stabiliser notre industrie. Si on change de mode de transport par exemple, on change de note", souligne Séverine Mareels, directrice RSE de la marque de vêtements pour enfants.
De loin, la mise en place de mesure semble plus ou moins compliquer. Mais l’ADEME essaie d’expliquer la méthodologie à appliquer afin de mieux guider les entreprises dans leur engagement en faveur de l’environnement. "Il y a trois grandes étapes pour les entreprises : la collecte des données, l’évaluation environnementale et l’analyse des résultats qui permettront de donner une note finale", explique Raphaël Guastavi, chef de projet à L’ADEME.
Malgré les quelques difficultés que rencontrent les entreprises déjà engagées, leurs différents retours d’expérience semblent plutôt positifs et inspirer d’autres entreprises telles que GEMO, VEJA ou encore la marque AIGLE.