Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, a dévoilé le 5 février 2020, dix nouvelles mesures, à l'occasion des dix ans du plan « Ville durable » initié en 2008, après le Grenelle de l'environnement, visant la promotion des éco-quartiers et éco-cités.

Afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone, Julien Denormandie prévoit d’« accompagner les élus » et de favoriser « une approche territoire par territoire ». C’est-à-dire de mettre à leur disposition des outils pour lancer et multiplier des projets de ville durable, avec la création, en 2020, d'une plateforme d'« open innovation », ou en « facilitant » l'accès aux aides financières et aux aides en ingénierie pour soutenir leurs projets.
Les villes occupent 2 % de la surface du globe, et représentent deux tiers de la consommation mondiale d'énergie en émettant 80 % des émissions de CO2. L'objectif du ministère est de construire des villes « sobres, résilientes et solidaires avec leurs habitants pour atteindre une ville neutre en carbone à 2050 ».
De par « leur grande vulnérabilité aux inondations comme aux canicules », rappelle le ministre, « c'est tout l'urbanisme des villes qui a besoin de se transformer ».

Parmi les dix mesures de la feuille de route, le Gouvernement prévoit d'abord de fédérer les acteurs concernés (État, collectivités territoriales, entreprises, associations) en créant « France Ville durable ».
Il sera créé, en ce sens, une plateforme d’innovation qui mettra en relation les collectivités avec des innovateurs référencés en leur proposant des défis d’innovation. Un site « Aides territoires » recensera toutes les aides financières et aides en ingénierie disponibles aux collectivités locales pour financer leurs projets. Un référent spécialisé dans ces questions sera progressivement désigné dans les services déconcentrés de l’État pour conseiller les collectivités, accompagner les projets des territoires (instruction, accès aux aides…), mettre en œuvre les programmes nationaux.
France Ville Durable sera présidée par Patrice Vergriete, le maire actuel de Dunkerque (Nord). Elle aura pour ambition de coordonner et valoriser les initiatives et réalisations pour faire émerger un modèle urbain plus durable.

Une autre grande mesure est la création de cent « cités fertiles », ou fermes urbaines.
Les trente premiers quartiers « fertiles » seront sélectionnés d'ici l'été, avec un financement dédié de 21 millions d'euros. L’agence nationale de la rénovation urbaine lancera un appel à projet en faveur de l’agriculture dans les quartiers prioritaires de la ville pour la création de ces villes. Une expérimentation de quartiers à énergie positive et à faible impact carbone va être lancée cette année dans vingt-deux quartiers volontaires par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) qui les accompagnera pendant deux ans dans ce projet.

Par ailleurs, l’État s’engage, quant à lui, à garantir l’exemplarité des opérations d’aménagement publiques, en définissant des objectifs de qualité environnementale à atteindre à horizon 2022 par les quatorze établissements publics d’aménagement sous tutelle du ministère de la ville et du logement. Ces opérations devront intégrer au moins 50 % de matériaux biosourcés ou géosourcés, « type bois, chanvre ou terre crue ». De plus, 20 % de la surface de chaque opération seront réservés à la nature ou à la biodiversité.

D’autre part, Julien Denormandie a également remis les labels « Écoquartiers » de 2019, à 87 communes. Ces labels récompensent des communes qui « innovent et expérimentent durablement » leur ville : qualité de l'air, gestion économe de l'énergie, de l'eau, des déchets, mobilité, diversité des logements ou encore cohésion sociale. Leur objectif est de « favoriser l'émergence de nouvelles façons de concevoir, construire, gérer et vivre au cœur des territoires ». Près de 500 projets ont reçu, à ce jour, le label Écoquartier.