A l'occasion du Forum économique mondial de Davos, le secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI), M. Kitack Lim, souligne l'importance de la coopération collective dans la lutte contre la pollution de l'air et les émissions de gaz à effet de serre « Greenhouse » provenant des navires.

En effet, le transport maritime représente un grand nombre de sources de pollution, liées aux eaux usées, aux bruts ainsi qu’aux marées noires en cas d’abordage de navires. D’ailleurs, il représente 3% de CO2 dans le monde,

L'OMI propose une réduction d'au moins 50% des émissions de gaz à effet de serre réalisées avant 2050. M. Lim appelle à l'utilisation de combustible à émissions zéro ou faibles en carbone. Pour ce faire, M. Lim a déclaré qu'il fallait renouveler la coopération internationale et développer des technologies intersectorielles.

Cependant, cette proposition se heurte à de nombreux obstacles: premièrement, la proposition de l'OMI n'a aucune valeur juridique. L'OMI est certainement l'une des organisations des Nations Unies, mais les armateurs ne respectent que les conventions internationales ou les dispositions nationales. En ce qui concerne l'énergie utilisée dans les navires, la communauté internationale ne prend pas de mesures efficaces. Cependant, dans une décision du Conseil constitutionnel rendue le 31 janvier 2020, le Conseil reconnaît que la protection de l'environnement peut justifier l'atteinte à la liberté d’entreprendre pour que les règles nationales soient actives.

De plus, la coopération semble difficile. Car, suite à l'échec de la COP 25 à Madrid, le monde entier reconnaît les conflits entre les pays du nord et ceux du sud. Le transport maritime étant principalement une activité internationale, il est impossible de demander à certains pays seulement de respecter la proposition : d'une part, il est inégal pour les pays actifs mais les mesures prises uniquement par certains pays n'ont pas d'effet considérable.

De plus, l'innovation technologique est un atout pour le commerce, notamment la concurrence, ainsi que pour le développement de l'État. Le partage des technologies intersectorielles sans contrepartie est un peu rare dans la société contemporaine, car selon la plupart des acteurs économiques comme l'armateur ou l'Etat, la civilisation de l'humanité n'a pas de position prioritaire par rapport à son intérêt économique.

Par ailleurs, la majorité des navires utilisent des moteurs classiques, de sorte que seules les énergies classiques sont adoptées pour la navigation. L'utilisation de nouvelles énergies signifie un nouveau modèle de moteur de navire, en d'autres termes, la proposition de l'OMI nécessite indirectement l'innovation sur le navire. De plus, les énergies moins polluantes comme les hydrocarbures sont généralement moins puissantes que les énergies classiques sachant que les gros navires comme porte-conteneurs ou croisières, consomment plus d'énergie pour répondre aux besoins précédents.

Malgré toutes les difficultés, l'OMI rend ses propositions adéquates en notant l'importance de la coopération et de l'innovation technologique intersectorielle, car la pollution ne connaît pas de frontières.