C’est un paradoxe de nos sociétés d’abondance. Un milliard de tonnes de nourriture produite à l’échelle mondiale finit à la poubelle sans avoir été consommée. En France chaque année, le gaspillage alimentaire, c’est plus de 17 millions de tonnes de nourriture qui est jetée à la poubelle. Ce gaspillage est partout : dans la grande distribution, les collectivités publiques, mais aussi dès la production.

Les causes du gaspillage alimentaire sont nombreuses et sont liées notamment à la taille et forme irrégulières des fruits et légumes, la manipulation et stockage inadéquats après récolte, l’excès de stocks, les pertes lors de la cuisine et déversements accidentels, les portions servies excessives, la mauvaise conservation des aliments au réfrigérateur, le dépassement de la date limite de consommation.

Face à ce constat, depuis le 1er janvier dernier, une ordonnance étend les dispositions de la loi n° 2016-138 dite «loi Garot » relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire aux secteurs de la restauration collective privée, qui était déjà imposée à l'Etat, aux collectivités territoriales et établissements publics. Cette stratégie de lutte contre le gaspillage alimentaire interviendra après avoir réalisé un diagnostic préalable, qui prendra en compte l'approvisionnement durable en denrées alimentaires.

La même ordonnance étend aussi à l'ensemble des opérateurs de la restauration collective et de l'industrie agroalimentaire, l'interdiction, qui s'applique déjà aux distributeurs du secteur alimentaire, de rendre les invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation. De ce fait, des sanctions ont été prévues à l’encontre de tout contrevenant. Ainsi donc, une amende d’un montant de 3750 euros est prévue pour le non-respect de cette interdiction ; le cas échéant, une peine complémentaire de diffusion par voie de presse ou d'affichage.

Pour finir, l'ordonnance étend aux opérateurs de la restauration collective cuisinant plus de 3000 repas quotidiennement et, également ceux de l'industrie agroalimentaire qui font un chiffre d'affaires supérieur à 50000 euros par an, l’obligation de mettre en place un partenariat de don de denrées consommables et non vendues aux associations habilitées d'aide alimentaire.

Le gouvernement français par la voix de son ministre de l’agriculture et de l’alimentation souligne que ces nouvelles dispositions s’inscrivent dans une dynamique de responsabilisation de l'ensemble des acteurs concernés à la lutte contre le gaspillage alimentaire.