Il y a deux ans, le gouvernement français a annoncé l’arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques roulant au gazole et à l’essence à l’horizon 2040. Une avancée indispensable étant donné que les transports sont à l’origine de près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France. Aux conséquences sur le climat et l’épuisement progressif des ressources fossiles et minérales ainsi que la dégradation de la biodiversité, s’ajoutent les conséquences sur la qualité de l’air et les dommages causés à la santé. L’ensemble de ces facteurs rendent indispensable et urgente la transformation de nos modèles de mobilité des biens et des personnes.

Pour France Nature Environnement, la première solution est de réduire les besoins contraints de mobilité et avantager les modes de déplacement alternatifs que sont les transports collectifs, les modes dits « actifs » comme la marche et le vélo ; permettre à la logistique urbaine de vraiment recourir de manière pérenne au fret ferroviaire et fluvial. Ensuite, il faut remplacer les moteurs fonctionnant aux carburants d’origine fossile, et en premier lieu ceux qui exploitent le gazole ou ses dérivés à savoir les poids lourds, les voitures particulières, les cargos, les navettes fluviales, les locomotives, etc.

Concernant les véhicules motorisés, la France doit s’engager vers des énergies renouvelables et écologiques. Le caractère renouvelable d’une énergie, bien qu’indispensable, n’est pas suffisant et ne doit pas servir de caution « verte » à certains carburants certes renouvelables mais pas ou peu écologiques.

Le bioGNV est une très bonne alternative pour la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles importées qui ont un poids dans la facture énergétique nationale (45 milliards d’euros en 2018). Ce gaz renouvelable, provient de la fermentation de matières organiques (résidus de cultures, déchets alimentaires de collectivités et d’industries, …) et est à 95 % composé de méthane. Il peut être injecté dans les réseaux de gaz naturel (GN), c’est le cas en France depuis plus de sept ans. Quant à sa composition, aucune différence n’est observée avec le GNV, ce qui ménage une transition aisée du GNV vers le bioGNV sans nécessiter de développer de nouvelles infrastructures ou moteurs.

Le bioGNV contribue à une réduction de plus de 80 % des émissions de dioxyde de carbone par rapport à un véhicule essence et émet 93 % de particules fines nocives pour la santé en moins. Au cours de sa fabrication, il peut générer des engrais naturels comme le « digestat », se substituant aux engrais chimiques.

La production simultanée du méthane et des engrais naturels a cet avantage de procurer une meilleure indépendance énergétique aux territoires, d’être créatrice d’emplois locaux qualifiés, pérennes et non délocalisables et, permet aux agriculteurs de s’affranchir d’engrais chimiques. Elle offre aux agriculteurs qui produisent le méthane une source de revenus supplémentaires et la possibilité de faire fonctionner leur matériel grâce à l’énergie produite sur le territoire, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et la pollution locale.