Le secteur des transports est le 1er secteur émetteur de gaz à effet de serre. Il représente 30 % des émissions. La France et l’Union Européenne se tourne vers l’enjeu de la mobilité, pour peser notamment sur la pression climatique. L’Union européenne définit de nouvelles obligations en matière d’émissions de CO2 pour les constructeurs automobiles, et la France ambitionne de redéfinir la mobilité à travers un projet de loi d’envergure.

Alors que les constructeurs devront se conformer à une moyenne d'émissions de CO2 de 95 g/km dès 2021, l'Union européenne a validé les nouveaux seuils pour 2025 et 2030. Le texte a été validé en Conseil des ministres le 15 avril. Il n'évoque pas de valeurs mais des pourcentages de réduction par rapport aux niveaux qui seront constatés en 2021.

Pour les voitures particulières, l'objectif de réduction est fixé à 37,5 % d'ici 2030 avec un objectif intermédiaire à 15 % en 2025. Légèrement en dessous, celui des utilitaires légers est fixé à 31 % en 2030.

En cas de non-conformité, les acteurs s’exposent à de lourdes amendes. " Chaque gramme d’émission au-dessus des 95 grammes nous coûtera 400 millions d’euros ", calcule Jean Philippe Imparato, le directeur de la marque Peugeot. En effet, la plupart des constructeurs sont très loin de ces objectifs actuellement, la moyenne européenne étant de plus de 120g. Plusieurs études établissent que les amendes se chiffreraient en millions voire en milliards. Pour 2021 les constructeurs devront payer une amende de 95 euros par voiture et par gramme excédentaire. Ainsi un groupe qui vendrait 2 millions de véhicules qui dépasserait de 10 grammes l’objectif de cO2 devrait payer 2 milliards d’euros.

Les constructeurs, pour espérer rester sous la barre des 95g sont contraints de « verdir » leur flotte en favorisant les modèles électriques et hybrides, ce qui suppose des investissements massifs que les constructeurs ont déjà engagés.

De nouvelles exigences en matière de réduction ont été engagées au niveau européen pour 2025 et 2030. En 2025, la moyenne d’émission devra être de 81g/km et en 2030 de 59g/km. A titre d’illustration, pour le moment seuls les véhicules électriques et hybrides rechargeables sont en dessous. Même le véhicule hybride léger et classique est au-dessus de ces standards d’émissions. Or à l’heure actuelle les constructeurs affichent une moyenne de plus de 120 g/km, moyenne qui est en augmentation sur 2018.

Certains constructeurs ont trouvé la parade en lançant des « accords de pool » : des accords d’association entre constructeurs. Les constructeurs en mauvaise position peuvent passer des accords d’association, de mutualisation de leur flotte automobile pour atteindre les objectifs européens. C’est le cas de Fiat qui a contracté un accord avec Tesla, pour bénéficier de leurs bons scores en matière d’émissions.

De tout cela va résulter une baisse des émissions de CO2 mais aussi une augmentation notable des prix des véhicules, ce de l'aveu même des constructeurs.

Le Gouvernement accompagne ces objectifs en électrifiant au maximum le territoire, tant sur le plan de la disponibilité des bornes que sur la production des batteries. En effet, le couple Franco-allemand a lancé un plan d’investissement pour la production de batteries électriques en Europe. Ce plan Airbus des batteries lancé en mai 2019 vise une maitrise de la production mais également l’installation de bornes de rechargement sur tout le territoire.