Le thorium n’est pas la révolution en matière environnementale mais à défaut d’une solution propre pour une énergie de base avant vingt ou trente ans (le temps de développer les filières solaires et géothermiques au niveau requis) la technologie du thorium est bien moins dangereuse que l’uranium et bien plus propre que brûler du pétrole et du charbon et depuis la catastrophe nucléaire qui se joue au Japon, celui ci refait surface. Mais qu'est ce que c'est et qui pourrait l'utiliser.

I. Le thorium

C'est un élément chimique découvert en 1829 et qui se nomme Thorium en honneur du dieu scandinave du tonnerre, Thor.
Faiblement radioactif, le thorium se trouve en petites quantités dans la plupart des roches et sols. Il est environ trois fois plus abondant que l'uranium, à peu près aussi fréquent que le plomb. Un terrain normal contient en moyenne environ 12 parties par million (ppm) de thorium, ce qui en fait une ressource pratiquement inépuisable pour remplacer les substances actuelles qui s'épuisent (il nous resterait dans le sol, environ 80 années d'exploitation). Nous aurions dans le monde 200 fois plus de thorium que d'uranium et 3,5 million de fois la capacité du charbon. Le thorium est utilisable totalement, alors que seul 0,7% de l'uranium l'est.
Il existe de grands gisements en Bretagne, en Australie, en Inde et en Turquie. Mais surtout, il prolifère dans les sols de la Chine qui va être le 1er pays à l'expérimenter dans ses centrales nucléaires.
Ses utilisations sont multiples : la fabrication de lentilles pour les appareils photo et des instruments utilisées par les scientifiques; en cuisine, des creusets en porcelaine; dans l'électronique pour détecter l'oxygène; pour le cracking et l'extraction d'hydrocarbures.
Mais l'utilisation qui nous intéresse le plus est celle du nucléaire avec son abondance (3 ou 4 fois plus grande que celle de l'uranium)
Mais son utilisation nécessite la création de nouveaux réacteurs nucléaires, ce qu'a fait la Chine.

II. La Chine : 1er dans le thorium

Beaucoup de pays avaient imaginés cette solution,même avant le Japon, mais seule la Chine vient d'annoncer qu'elle y est prête (The Telegraph du 31 mars 2011).

a) Les réacteurs de sels fondus au thorium

Dans cette hypothèse, le thorium est à la fois le combustible et le fluide caloporteur. On utilise un sel de fluorure de thorium suffisamment chaud pour être liquide qui permet d'éliminer en particulier le besoin de fabriquer des éléments combustibles. Lorsque que le thorium se met à surchauffer, une petite partie fond et conduit les sels dans un bassin. Ainsi, plus besoin d’ordinateurs, ou de pompes (comme celles qui sont tomber en panne à cause du tsunami et qui ont provoqué la catastrophe). Les réacteurs fonctionnent à la pression atmosphérique, donc des explosions à l’hydrogène ne peuvent pas survenir. Le thorium est fait tel qu'il peut être bombardé de neutrons pour produire une fission sans qu'il n'y ai une réaction en chaîne. Et de plus, la fission cesse lors de l'arrêt de l'envoi de rayon de photons.
L'utilisation optimale du thorium comme matériau fertile abondant, permettra, à la Chine, de faire de la surgénération (développement sur plusieurs générations de réacteurs); le combustible crée peu de plutonium et génère par conséquent des déchets radioactif beaucoup plus faciles à gérer et cela permettrait de contribuer significativement à la réduction des émissions de GES; le circuit primaire du réacteur à sels fondus opère grâce à la pression atmosphérique ambiante et met en œuvre des substances chimiquement stables ce qui affaiblit le risque de contamination radioactive ou d'incendie en cas de fuite ; l'utilisation de combustibles nucléaires liquides permettra à la Chine d'envisager un traitement chimique in situ des matières fissibles, ainsi, le pays évitera d'avoir à décharger le cœur du réacteur et à effectuer du transport des matières radioactives (qui est très mal par l'opinion publique). Le combustible est susceptible de valoriser les matières nucléaires issues des centrales chinoises actuelles en tant que combustibles, alors qu'une partie importante de ces matières aboutit aujourd'hui en bout de chaîne à un retraitement sous la forme de déchets de haute activité à vie longue (HAVL), qui est une problématique aujourd'hui (on les stockent mais on ne sait pas quoi en faire).
Il reste à la Chine a développé des cuves en alliages spéciaux capables de résister à la corrosion durant l'exploitation des réacteurs, mais le gouvernement est optimiste. Ainsi, la Chine aurait le 1er parc nucléaire à fonctionner au Thorium et ainsi, à être le parc le plus propre au monde.
La France pourrait elle s'inspirer de l'exemple chinois ?

b) Le Thorium en France : une hypothèse crédible

C'est à Grenoble qu'est expérimenté cette solution mais d'autres scénarios ne sont pas exclus. La France opterai pour la continuité du développement des réacteurs à eau pressurisée (REP) actuels qui fonctionnent avec l'uranium enrichi comme combustible mais qui n'est pas du tout compatible avec nos objectifs de Développement Durable ou de Grenelle de l'Environnement. Par ailleurs, les REP produisent des quantités importantes de plutonium et de déchets radioactif difficilement recyclables. Donc, cette hypothèse serait à bannir à l'avenir au profit du développement de réacteurs à neutrons rapides (RNR), des régénérateurs ou surgénérateurs (comme en Chine) qui produisent plus de matière fissible qu'ils n'en consomment. Cette hypothèse (comme je l'ai souligné pour le cas de la Chine) permettrai le recyclage de notre plutonium et ainsi, nous ne verrions plus des trains de déchets radioactifs passés sur nos rails de RER le matin à 7h30 en heure de pointe sans aucunes informations...


La catastrophe au Japon et le futur parc nucléaire chinois va t il faire évoluer les mentalités de nos politiques français et qui sait peut être qu'un candidat à l'élection présidentielle y fera allusion dans son programme pour 2012 et non pas une sortir du tout nucléaire qui est totalement impossible en France...