Pour la première fois, Santé publique France a mesuré la présence de ces polluants dits « du quotidien » dans l’organisme des enfants et des adultes, auprès d’un large échantillon (1 104 enfants et 2 503 adultes) représentatif de la population française.

Cette étude inédite a été publiée mardi 3 septembre et doit servir de référence à la nouvelle stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (PE) présentée par la ministre de la santé et son homologue à la transition écologique ainsi que par le secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance.

Bisphénols, phtalates, parabens, éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés, composés perfluorés (PFC), ces substances omniprésentes dans les objets de la vie courante et souvent des perturbateurs endocriniens ou cancérigènes, avérés ou suspectés, sont résentes dans l’organisme de tous les Français et des niveaux d’imprégnation plus élevés sont retrouvés chez les enfants .

L’enjeu est d'autant plus important lorsque l’on sait que les PE sont capables d’interférer avec le système hormonal, notamment des effets toxiques sur la reproduction, diminution de la fertilité masculine ou risques de malformation fœtale et sont impliqués dans une variété de troubles et de pathologies : obésité, baisse du quotient intellectuel, cancers du système reproducteur, etc.
De plus l’alimentation n’est pas la responsable exclusive de cette exposition, en effet l’utilisation de produits cosmétiques et de soins augmente les niveaux d’imprégnation des parabènes et des éthers de glycol par exemple. Or pour certains des composés de ces solvants, Santé publique France relève que les concentrations retrouvées chez les Français dépassent les valeurs seuils sanitaires établies à l’étranger.

Afin de suivre à la fois les évolutions des expositions des Français dans le temps et d’évaluer l’impact des politiques publiques visant à les réduire, l’Agence nationale de sécurité sanitaire devra établir une liste de perturbateurs endocriniens, en expertisant au moins six substances en 2020, puis neuf par an à partir de 2021.

De plus un site Internet devrait être lancé avant la fin de l’année pour permettre au grand public de s’informer sur la présence éventuelle de PE dans les objets de la vie courante et notamment un autre site mis en ligne, mardi 4 septembre, pour donner des conseils pratiques aux jeunes parents, afin de limiter l’exposition aux produits chimiques, dont les perturbateurs endocriniens, pendant la grossesse et après la naissance.