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L’édiction d’une charte pour des plages sans déchets plastiques
Par Laura Gournay
Chargee de missions QHSE
SNELAC
Posté le: 05/08/2019 19:14
La secrétaire d’Etat à la transition écologique, Brune Poirson, a présenté le lundi 5 août 2019 une charte, comprenant une quinzaine d’engagements, afin de lutter contre les déchets plastiques sur les plages. En France, l’arrivée de l’été se traduit par l’arrivée de nombreux touristes sur les plages. Or, l’une des conséquences du tourisme de masse est l’accroissement des déchets, notamment plastiques, sur plages, routes ou encore autoroutes françaises. La gestion des déchets plastiques devient aujourd’hui une priorité du gouvernement.
La charte « Une plage sans déchet plastique », co-élaborée par le Ministère de la transition écologique et l’Assemblée Nationale des Elus du Littoral (ANEL), s’inscrit dans le prolongement de l’objectif du gouvernement « zéro plastique rejeté en mer d’ici 2025 ». Le Ministère de la Transition écologique et solidaire rappelle qu’aujourd’hui, 80 % des déchets marins proviennent de la terre et 75 % d’entre eux sont des déchets plastiques qui proviennent principalement de sacs à usage unique, d’emballages et de mégots.
Un rapport du WWF indique que la France serait le plus gros pollueur de la Méditerranée. En 2016, le pays aurait produit 4,5 millions de tonnes de déchets plastiques, ce qui représente environ 66,6 kg par personne. Si 98 % du total (4,4 millions de tonnes) ont été collectés, seulement 22 % ont été recyclés. Les 2 % de déchets plastiques restants auraient quant à eux généré la fuite de près de 80 000 tonnes de plastique dans la nature, dont 11 200 tonnes auraient été rejetées dans la Méditerranée. Selon l’Organisation mondiale de protection de l’environnement, le tourisme et les activités de loisirs au bord des côtes françaises expliqueraient en partie la concentration de débris plastiques. Outre l’impact de la pollution plastique sur la faune et la flore, celle-ci engendre un coût conséquent. Effectivement, l’impact de la pêche serait estimé, selon WWF, à 12 millions d’euros (débris plastiques dans les moteurs des bateaux ou dans les filets etc.) ; à 21 millions d’euros pour le commerce maritime (enchevêtrement dans les pales d’hélice, collisions etc.) ; et à 40 millions d’euros pour le tourisme. Le coût du nettoyage des côtes représentant environ 3 millions d’euros.
Afin d’agir face à ce constat alarmant, le gouvernement a mis en place une charte qui propose quinze actions concrètes divisées en trois domaines. D’une part, la sensibilisation implique la mobilisation des acteurs économiques ou encore l’information des usagers. Ensuite, la prévention passe notamment par l’intégration du zéro plastique dans les cahiers des charges des événements municipaux ou l’expérimentation de la consigne sur les contenants alimentaires. Enfin, le dernier volet regroupe le ramassage, le nettoyage, la collecte et le tri des déchets. Par exemples, la charte propose comme solution l’installation de poubelles de tri, la sensibilisation des commerçants installés proches des places à ne pas distribuer d’objets en plastique à usage unique ou encore des panneaux explicatifs sur l’impact des déchets en mer. La charte encourage également la mise en place de fontaines à eau afin d’éviter l’achat de bouteilles en plastique, ou encore la sensibilisation des enfants sur le ramassage des déchets dès leur plus jeune âge.
Les villes signataires doivent s’engager dans chacun des trois volets. La mise en place d’indicateurs de suivi, élaborés par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, permettra aux villes de les aider à évaluer la pertinence des différentes solutions mises en place et à rendre public les avancées de chacune des communes. Brune Poirson a indiqué que « le niveau local est primordial » dans la lutte contre le plastique et cette lutte est elle-même une « priorité » de l’action du Ministère.
Les villes aux plages participantes pourraient bénéficier d’un label « plage sans plastique ». Il existerait alors différents niveaux attribués en fonction des efforts des plages. Le premier palier débuterait à partir de cinq engagements réalisés et le troisième palier serait accordé dès lors que la plage réunirait l’ensemble des quinze engagements. La charte compte d’ores et déjà quatorze villes signataires, parmi lesquelles Le Grau-du-Roi, le Lavandou, Perros-Guirec, Boulogne-sur-Mer ou encore Les Anses-d’Arlet.