La pollution de l’air en Afrique de l’Ouest représente un enjeu majeur de santé publique. Les gaz d’échappement des véhicules constituent l’une des principales causes de cette pollution. Une enquête avait démontré que le carburant importé dans les pays d’Afrique de l’Ouest est de très mauvaise qualité. Cela conduit à des émissions en grandes quantités de particules fines. Ces particules fines peuvent être à l’origine de maladies respiratoires très graves.

Le scandale du « Dirty Diesel » (Diesel sale) avait éclaté en septembre 2016 à partir de l’enquête de l’ONG Suisse Public Eye qui révélait comment certains négociants en matières premières profitaient des faibles standards en Afrique pour produire et vendre des carburants à haute teneur de soufre en Afrique, ces carburants qui pourtant sont interdits en Europe. Les échantillons de carburants analysés présentaient jusqu’à 378 fois plus de soufre que la teneur autorisée en Europe. En plus, ces carburants contiennent d’autres substances très nocives telles que le Benzène qui sont aussi interdites par les normes européennes. Ces carburants très polluants sont fabriqués expressément pour l’Afrique ce que l’industrie appelle « la qualité africaine ».

Deux ans après, en 2018, l’enquête réalisée par l’inspection néerlandaise pour l’environnement humain et les transports (ILT) sur les cargaisons de certains pétroliers en partance pour l’Afrique de l’ouest a confirmé les résultats de l’ONG Suisse public Eye.

Si la plupart des Etats d’Afrique de l’Ouest, incités par le Programme des Nations Unies pour l’environnement s’étaient engagés à réduire la teneur en soufre autorisée, des mesures concrètes n’ont pas été prises. Le Benin a décidé de baisser la teneur en soufre de son carburant. Un arrêté ministériel pris le 15 janvier 2019 donnait un moratoire de six (06) mois aux professionnels de l’industrie pétrolière au Benin pour se conformer aux nouveaux standards. Ainsi, Depuis le 15 juillet 2019, la teneur en soufre des carburants est passée de 3.500 à 150 particules par million pour l’essence et de 3.500 à 50 particules par million pour le diesel. Le Benin suit ainsi la voie du Nigeria et du Ghana qui, dix mois après la publication du rapport « Dirty Diesel » avaient réduit la teneur en soufre autorisée dans l’essence et le diesel importés.

Ces nouveaux standards réduiront les émissions de particules fines liées au transport routier. On espère néanmoins une meilleure prise de conscience des dirigeants Africains avec des mesures plus significatives comme l’ont fait les dirigeants des pays de l’Afrique de l’Est. En effet, depuis 2015, les pays de l’Afrique de l’Est interdisent l’importation des carburants dont les taux de soufre dépassent les 50ppm.