Delphine Batho, François Ruffin… voici quelques noms des parlementaires qui souhaitent la suppression de plusieurs vols intérieurs. Ces parlementaires pour la plupart écologistes et insoumis visent une limitation des trajets aériens franco-français afin de réduire la production de CO2. A cette fin, une série d’amendements au projet de Loi d’Orientation des Mobilités a été déposé devant l’assemblée nationale.

En substance, les propositions visent l’interdiction de l’exploitation de toute ligne aérienne sur laquelle le train permet un temps de trajet équivalent au temps de trajet de l’avion, soit 2h30. En somme, 72 vols quotidiens seraient supprimés au profit des trains. On y retrouve tous les vols intérieurs depuis la capitale et tous les autres (Lyon-Nice, Lille Montpellier, etc.).

Selon, l’éco-calculateur de la direction de l’aviation civile, un aller-retour Paris-Marseille en avion émet 195 kg de CO2 par passager. Ce même aller-retour effectué en TGV en émet 4,14, soit près de 50 fois moins.

A l’aune de ces données, on peut aisément comprendre l’utilité des mesures envisagées par les parlementaires. Par ailleurs, on comprend pourquoi la députée Delphine Batho déclare que « l’avion nuit au climat ».

Néanmoins, ces mesures pourraient emporter d’autre inconvénients. En effet, qu’adviendra-t-il des petits aéroports et des salariés travaillant sur ces vols intérieurs ? En outre, la SNCF est-elle en capacité de supporter la montée des trafics ferroviaires ?

Autant d’interrogations qui devront être prise en compte pour assurer l’efficacité desdites mesures.

Les parlementaires envisagent aussi de bannir les publicités du transport aérien et de supprimer la niche fiscale dont profite le kérozène. En effet, le kérozène des avions n’est point taxé de même que le fioul lourd des cargos.

Si le gouvernement affirme être favorable à cette taxation, il a cependant renvoyé le débat à l’échelon européen. Comme l’annonce la ministre des transports, Elisabeth Borne, en novembre dernier. A titre illustratif, depuis le 1er avril 2018, la Suède a mis en place une "contribution écologique" au décollage sur les vols intérieurs métropolitains.

Enfin, il est à préciser que le projet de Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) déjà passé au Sénat sera débattu devant l’Assemblée nationale dès la semaine prochaine.