L’Organisation des Nations Unies a rendu le 22 février 2019 un rapport de plus de 500 pages intitulé "L’état de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture". Il s’agit de la première véritable étude présentant l’état de la biodiversité spécifiquement reliée aux systèmes d’alimentation. L’organisme de l’ONU chargé des questions relatives à l'alimentation et à l'agriculture, la FAO, s’est appuyé pour cette étude sur 91 rapports nationaux, 27 rapports d’organismes internationaux, et enfin l’avis de 175 auteurs.

Ce rapport a relevé l’importance de la biodiversité dans le système d’alimentation mondial. En effet, qu’il s’agisse des arbres, des pollinisateurs, des bactéries ou encore des vers de terre, c’est l’ensemble de la faune et de la flore qui constitue la richesse de la biodiversité, permettant ainsi à l’Homme de bénéficier d’une grande richesse dans son alimentation.

C’est sans surprise que les différentes études ont révélé un constat inquiétant sur l’état de la biodiversité. L’organisation onusienne a déclaré : « La biodiversité qui soutient nos systèmes alimentaires, à tous les niveaux, est en déclin dans le monde entier et menace l’avenir de notre nourriture ainsi que notre environnement ».

Ce constat est d’autant plus inquiétant quand on considère que la population mondiale risque d’accroître jusqu’à 10 milliards d’ici 2050, tandis que déjà plus de 800 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim.

L’étude a analysé l’état des principales espèces animales et végétales dans le monde. Elle a notamment relevé la menace importante qui pèse sur l’abeille et l’anguille d’Europe, les poissons d’eau douce ou encore la tortue verte. Il semblerait par ailleurs que toutes les régions du monde connaissent une perte de diversité biologique au niveau de leur sol, alors que ces micro-organismes sont indispensables pour la culture. La commission souligne également l’importance des abeilles puisque 75 % des récoltes dans le monde dépendent de la pollinisation.

Il ne fait aucun doute que l’activité humaine est à l’origine de ces externalités négatives. Ce sont en effet notamment la pollution, le changement climatique, les différentes surexploitations ou encore l’urbanisation qui provoquent une disparition partielle de la faune et de la flore.

Mais le rapport propose plusieurs recommandations permettant de mettre un frein à cette destruction progressive de la biodiversité. L’ONU suggère notamment aux états membres de favoriser une recherche scientifique davantage pluridisciplinaire et participative. Par ailleurs, 80 % des pays membres de l’ONU déclarent avoir recours dans leur agriculture à une ou plusieurs pratique(s) focalisée(s) sur la biodiversité. Il peut s’agir par exemple de la restauration des terres, d’une gestion intégrée des organismes nuisibles ou encore de l’agroforesterie. La commission suggère alors aux états membres de multiplier le recours à ce type de pratiques.

Nous pouvons citer à titre d’exemple l’Etat américain de Californie, où les fermiers ont autorisé leurs champs de riz à être inondés après la récolte, au lieu d’être brûlés comme à l’accoutumée. Cette pratique a permis de transformer plus de 110 000 hectares en zone humide et ainsi d’y accueillir plus de 230 espèces d’oiseaux.