Dans le continent africain, plusieurs textes d’origine ont, toutefois, consacré le droit à l’eau depuis les années 90, parmi lesquels s’affichent la Charte d’Addis-Abeba, la Charte de l’eau du Bassin du Niger et l’African Convention for the Protection and Assistance of Internally Deplaced Persons in Africa ainsi que la Charte africaine des Droits de l’homme. Enfin, la Charte arabe des droits de l’homme consacre ce droit par le biais des droits à la vie et à la santé mais encore via les droits au développement et à un niveau de vie suffisant.

Dans le cadre interaméricain, nous pouvons constater que le Protocole à la Convention américaine des Droits de l’homme reconnaît le droit à l’eau à travers le droit à « un accès aux services de base ». En outre, le Protocole de San Salvador prévoit des dispositions qui consacrent implicitement le droit à l’eau.

Au niveau européen, la Convention européenne des Droits de l’homme et ses protocoles ne prévoient aucun article consacrant le droit à l’eau ou à l’alimentation. Cette absence de reconnaissance peut s’expliquer par la prééminence que les Etats membres ont donné à la protection des droits civils et politiques sur celle des droits économiques, sociaux et culturels au moment de l’élaboration du texte. Cependant, alors qu’il n’a jamais été adopté, le Traité instituant une Constitution pour l’Europe visait à ce que « l’Union œuvre pour une Europe du développement durable fondée sur un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement ». Nous aurions pu déduire de ces dispositions la reconnaissance du droit à l’eau.

Avec tous les enjeux humains et environnementaux que l’accès à l’eau présente, l’Union Européenne se mobilise et prépare depuis février 2018 une directive européenne « eau potable ». Selon le rapport du 11 septembre, ce projet de directive vise à promouvoir l’accès de tous les européennes à l’eau potable. La potabilité de l’eau du robinet renvoie à l’amélioration de la qualité de l’eau en réduisant les polluants (plomb, perturbateurs endocriniens, bactéries nocives, micro plastiques). Il est envisagé que ce texte sera examiné le 22 octobre 2018.