Le Sénégal est un pays où le poisson est roi. Il est au cœur de ses traditions culinaires. Ce pays traverse depuis peu une période difficile du fait des pêches infructueuses. Pollution, surpêche, etc. les causes sont multiples. L’opinion publique considère que cet épuisement est causé par le fait que l’État sénégalais octroie de nombreux permis de pêche à des sociétés étrangères ; leur laissant la latitude de « piller les ressources ».

La loi sénégalaise du 13 juillet 2015 portant Code de la Pêche maritime instituant le Code de la pêche contient des dispositions concernant l’autorisation accordée aux navires étrangers. En effet, cette autorisation est prévue en son article 27 qui dispose que : « Les navires de pêche de nationalité́ étrangère peuvent être autorisés à opérer dans les eaux sous juridiction sénégalaise soit dans le cadre d’un accord de pêche liant le Sénégal à l’État du pavillon ou à l’organisation qui représente cet État, soit lorsqu’ils sont affrétés par des personnes morales de droit sénégalais ».

De plus l’article suivant pose les conditions de cette exploitation. Il prévoit que : « Les accords d’accès aux ressources halieutiques des eaux sous juridiction du Sénégal doivent notamment :
(a) déterminer les possibilités et les types de pêche ;
(b) définir le montant et les modalités de paiement des redevances et autres sommes dues en contrepartie des autorisations accordées ;
(c) spécifier le nombre et les caractéristiques des navires de pêche autorisés, ainsi que le type de pêche autorisé ;
(d) contenir l’obligation de marquage des navires autorisés à pêcher conformément aux dispositions en vigueur au Sénégal ;
(e) prévoir l’obligation pour les armateurs de communiquer régulièrement au service compétent du Ministère chargé de la pêche maritime des données sur les captures ;
(f) engager la responsabilité́ de l’État du pavillon ou de l’organisation compétente à prendre les mesures appropriées afin de garantir le respect, par les navires, des termes et conditions des accords, ainsi que des dispositions des lois et règlements en vigueur au Sénégal ;
(g) prendre en compte les dispositions législatives et règlementaires en vigueur ;
(h) rendre obligatoire l’inscription des navires étrangers autorisés à opérer dans les eaux sous juridiction sénégalaise sur le registre des navires de pêche ;
(i) prévoir l’obligation d’installer un système de suivi des navires à bord ;
(j) prévoir l’embarquement d’observateurs et d’inscrits maritimes de nationalité́ sénégalaise »

Il ressort de ces articles que la pêche effectuée par les navires étrangers est réglementée et limitée au sens des différents accords les liant avec le Sénégal. Les questions qui se posent sont :
- Est-ce que ces navires ont respectés leurs accords et les modalités de pêche qui leur étaient imposées ?
- Est-ce que des vérifications ont été faites à la suite de leur exploitation ?

Dans le cas où ces navires s’avèrent responsables de cet épuisement de poissons, est-ce que leur responsabilité sera-t-elle mise en cause ?
Ces différentes questions restent sans réponse.