Aujourd’hui, la montée du niveau de la mer est une source d’inquiétude dans la mesure où celle-ci monterait plus vite que ce qui était initialement prévu. En effet, diverses études ont été menées à ce sujet et ont tiré une sonnette d’alarme.

La dernière en date, c’est-à-dire celle menée par des scientifiques de l’Académie américaine des sciences (Proceedings National Academy of Sciences (PNAS)) publiée le 12 février 2018 sur la base d’informations réunies sur 25 années par des satellites de la NASA et de l’Europe, a fait ressortir que le niveau de la mer pourrait plus que doubler d’ici 2100. Autrement dit, les scientifiques ont mis l’accent sur le fait que, contrairement à ce qui était initialement prévu s’agissant du niveau de la mer d’ici la fin du siècle (augmentation de manière linéaire), celui-ci pourrait finalement augmenter de plus de 60 centimètres d’ici 2100, ce qui n’est pas négligeable.

D’ailleurs, il faut noter que la montée des eaux n’inquiète pas que depuis aujourd’hui puisque des estimations avaient déjà été faites dans un rapport du GIEC, ce qui signifie que cette dernière étude ne fait que les confirmer.

Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) est une organisation créée en 1988 à la demande du groupe des sept pays considérés comme les plus grandes puissances économiques (G7 : États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Unis, Canada, et Italie) par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Ses missions consistent en la compréhension des risques liés au réchauffement climatique, afin d’envisager diverses mesures visant à atténuer les conséquences pouvant résulter des changements climatiques.

Tous les six ans environs, le GIEC émet des rapports d’évaluation exhaustifs sur les changements climatiques. Dans le cinquième rapport qu’il a émis le 2 novembre 2014, le GIEC avait déjà mis l’accent sur une hausse importante des mers sur la base de près de 20 000 études de plus de 800 chercheurs scientifiques : le rapport estimait une hausse comprise entre 26 centimètres et 98 centimètres.


Pourquoi une telle montée du niveau de la mer ?

Bien évidemment, cette montée importante du niveau de la mer à venir s’expliquerait principalement par le réchauffement climatique. Celui-ci est d’ailleurs d’autant plus aggravé, aujourd’hui, par les émissions importantes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, principalement par les activités humaines.

Selon le cinquième rapport du GIEC, « le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. L'atmosphère et l'océan se sont réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s'est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté. »

Par conséquent, puisque les hommes, de par leurs activités, contribuent à aggraver le changement climatique compte tenu des émissions importantes de gaz à effet de serre, il faut considérer qu’ils sont responsables des catastrophes naturelles qui en découlent (et notamment, de cette montée des eaux qui résulterait principalement de la fonte des glaciers).

D’ailleurs, plusieurs actions en responsabilité du fait du changement climatique ont été intentées devant les tribunaux : on voit que la justice est de plus en plus saisie d’affaires climatiques. Elle pourrait, à l’avenir, se retrouver saisie d’une affaire en matière de montée des eaux. À titre d’exemples, on peut citer la ville de Paris qui envisage d’assigner en justice une industrie pétrolière dans la mesure où elle considère qu’elle est à l’origine même du changement climatique et des catastrophes naturelles qui en découlent ; ou encore le guide péruvien qui a assigné en justice le géant de l’énergie allemand RWE compte tenu de la fonte des glaciers, dont le tribunal régional supérieur de la ville de Hamm, au Nord-Ouest de l’Allemagne, avait d’ailleurs accepté d’examiner sa requête le jeudi 30 novembre 2017.


Quel pourrait être l’impact de la montée du niveau de la mer ?

Ces données émises par ces études et rapports sont inquiétantes dans la mesure où cette montée du niveau de la mer pourrait avoir des conséquences importantes. En effet, à titre d’exemples, plusieurs villes côtières pourraient se retrouver sous les eaux comme Londres, Miami Beach, Sydney, ou encore New York.

En France, on pourrait assister à la submersion de plusieurs côtes, à des intrusions salines dans les aquifères ou encore à l’érosion des côtes.