Ce n’est pas la première fois que le groupe Volkswagen se retrouve au centre d’une polémique articulée autour de la question environnementale et plus particulièrement sur le point des rejets de particules polluantes. A la fin de l’année 2015, un logiciel Volkswagen implanté également au sein d’autres véhicules tels que Porsche, Audit ou bien encore Seat, sensé mesurer le taux de pollution de plus de 11 millions de voitures Diesel, s’est révélé non pas défectueux mais bien truqué par son constructeur allemand. A l’époque le terme évoqué pour faire référence à cette affaire était celui de Dieselgate. Le groupe allemand s’est vu contraint de payer une amende de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

On aurait pu penser que suite à ce scandale médiatique, le constructeur allemand décide d’être davantage vigilant quant à ses processus internes, tant sur le plan de la construction que sur les tests et essais réalisés dans le cadre de la diminution des rejets de particules polluantes par les moteurs automobiles. Cependant, le groupe allemand connait un nouveau scandale suite à des révélations du New York Times affirmant qu’un groupe de recherches, financé en partie par un nombre important de constructeurs automobiles notamment Volkswagen, avait pour activité de tester la nocivité des gaz d’échappement de plusieurs modèles automobiles sur des singes. Il s'agissait pour Volkswagen d'essayer de répandre l'idée de " Clean Diesel ", c'est-à-dire tenter de prouver que les véhicules diesel équipés des dernières technologies étaient plus propres que les anciens. Ladite expérimentation concernant le taux de rejet du dioxyde d’azote par les véhicules automobiles a sensiblement relancé les débats concernant les essais sur des animaux et a suscité la réaction de plusieurs autorités notamment celle du porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert selon lequel ces tests sur les singes ne sont éthiquement pas justifiables.

Concernant la réglementation européenne en matière de tests sur les animaux, le droit applicable est celui issu de la directive de 2010 donnant priorité à des méthodes alternatives, l’article 4 de ladite directive disposant : « Les Etats membres veillent, dans toute la mesure du possible, à ce que soit utilisée, au lieu d’une procédure, une méthode ou une stratégie d’expérimentation scientifiquement satisfaisante, n’impliquant pas l’utilisation d’animaux vivants ». L’article 5 vise lui aussi une utilisation rationnelle des techniques expérimentales sur les animaux : « Les méthodes et techniques visant à supprimer ou à réduire au strict minimum les atteintes aux animaux doivent être systématiquement recherchées. Le développement et la promotion de ces méthodes et techniques doivent être largement favorisés. »
Une autre directive communautaire interdisant les expérimentations animales pour les cosmétiques au sein de l’Union européenne a été promulguée en 2013, ayant pour ambition finale de remplacer totalement les procédures appliquées sur les animaux. Au niveau des statistiques communiquées, ces dernières confirment que dans 52,9% des cas, les animaux utilisés dans le cadre d’expérimentations de produits sont les souris ; les poissons arrivant en seconde position avec un pourcentage de 21,7%. L’utilisation de macaque quant à elle ne dépasse pas les 0,1% des cas.

Toutefois la polémique va encore plus loin, puisque les essais pratiqués sur les singes ont aussi été reproduits sur des humaines franchissant ainsi un nouveau seuil de gravité. Cette expérimentation sur plus d’une vingtaine d’hommes dans le but de mesurer les conséquences de l’inhalation du dioxyde d’azote a elle aussi suscité de nombreuses réactions et notamment celle de la ministre allemande de l'Environnement, Barbara Hendricks : "Je suis écœurée d'apprendre les révélations sur les tests d'émissions concernant les humains et les singes".


Toutefois, en plus des tests effectués sur des humains, le constructeur allemand est loin d’être la seule multinationale à effectuer des expérimentations sur des macaques. Les fabricants de cigarettes ont eux aussi recours à ce procédé afin d’évaluer les composants additifs de leur produit. L’ensemble de ces processus d’expérimentation sur des espèces vivantes amènent les consommateurs à se poser de nombreuses questions. En effet, peut-on considérer que le conducteur d’une Volkswagen, informé par les techniques expérimentales du groupe allemand, est complice de ces expérimentations animales éthiquement contestables.