Alors que les Etats peinent à contribuer à la transition écologique, la finance apparait comme le nouvel acteur de la transition écologique.

Alors que le marché des Green Bonds n’en est qu’à ses balbutiements, elles connaissent un véritable succès et apparaissent aujourd’hui comme un des leviers inévitables au financement de la transition écologique.

Créées en 2007, les obligations vertes appelées « Green bonds » suivent le principe des obligations financières dites « classiques ». Un emprunteur (l’émetteur) fait appel à un créancier pour contracter un prêt dans l’objectif de financer un projet.

Ce sont donc des obligations émises par une entreprise ou une entité publique qui permettent de financer des projets environnementaux et s’inscrivant dans le cadre de la transition énergétique. A la différence des obligations classiques, les émetteurs de green bonds doivent présenter un reporting détaillé des investissements réalisés afin de démontrer que ceux-ci sont bien en lien avec une démarche « verte ».

Le « Climate Finance Day », qui s’est tenu à Paris le 11 novembre dernier a permis de faire la promotion des différentes facettes des Green bonds.

Les Green Bonds Principles édictés par l’International Capital Market Association (ICMA), ont permis de fixer les pratiques à respecter et de constituer un premier apport au corpus réglementaire, le caractère de la dimension environnementale des projets financés reste à ce jour à être précisé.

De plus en plus de pays s’intéressent aux Green Bonds. On parle alors d’obligation verte souveraine. La Pologne est le premier pays à avoir émis une Green Bonds en décembre 2016 pour un montant de 750 millions d’euros.
La France lui a emboîté le pas et à lever la somme de 7 milliards d’euros. En juin dernier, l’Etat a émis une nouvelle Green Bonds s’élevant à plus d’1,6 milliard d’euros.
D’autres états comme la Chine, les Etats-Unis, l’Allemagne ont également émis des Green Bonds.

Selon l’ONG Climate Bonds Initiative affirme dans un communiqué que « En tête des émissions nationales de green bonds en 2017 à ce jour se trouve la Chine, suivie de la France, des Etats-Unis, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Suède, du Mexique, de l’Espagne, de l’Inde et du Canada. Les nations européennes ont conservé leur place dans le Top 10, et des économies émergentes comme le Mexique et l’Inde jouant un rôle de premier plan, reflétant la croissance dans le marché de la finance verte ».

A l’occasion de la COP 23 à Bonn, l’ONG Climate Bonds Initiative a annoncé que le total des Green Bonds émis depuis début 2017 a atteint un nouveau recours de 101,4 milliards de dollars.



Quels sont les acteurs qui investissent dans les Green Bonds ?

En France, les plus gros émetteurs sont l’Etat, qui a levé en janvier le plus important emprunt vert souverain pour un montant total de 7 milliards d’euros, ENGIE et la SNCF.

De plus en plus d’entreprises privées viennent s’ajouter aux émetteurs publics ou parapublics qui avaient constitué le gros des premiers acteurs de la finance verte.
C’est un signe que le marché des Green Bonds est en train de prendre de l’ampleur.

En effet, depuis le début de l’année, les entreprises représentent 37,6% des volumes émis et les institutions financières 29,5%.
Apple aux Etats-Unis a par exemple émis son deuxième Green Bonds pour un milliards d’euros.

A l’échelle nationale, l’Etat français reste un acteur majeur du marché des Green Bonds en se positionnant à la seconde place derrière la Chine. Elle est le premier pays à avoir émis des Green Bonds souverains.
La France tient sa deuxième place car de nombreux acteurs privés ont investis sur ce marché.
Tel est le cas pour ENGIE qui est un émetteur de référence sur ce marché. Par ailleurs, la SNCF a été le premier gestionnaire d’infrastructures ferroviaires au monde et la première entreprise de transport en Europe à émettre une obligation « verte » en octobre 2016. Entre octobre 2016 et septembre 2017, ce sont près de 2,65 milliards d’euros qui ont été émis sur le marché des Green Bonds, devenant l’un des 15 premiers acteurs mondiaux dans ce domaine.



Quel est l’intérêt d’investir dans les Green Bonds ?

Les entreprises et les collectivités se lancent dans ce type de démarches pour trois raisons principales :
•Communiquer sur leurs stratégies environnementales et donner du relief à leur engagement.
•Diversifier leur base de créanciers, en ciblant des investisseurs éthiques qui intègrent déjà des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
•Améliorer la qualité du dialogue au sein de l’organisation entre directions financières et directions environnementales au sein des structures.

Les investisseurs, de leur côté, cherchent à :
•Répondre à la demande des épargnants d’investir en faveur de la transition écologique.
•Mieux maîtriser un type de gestion intégrant des critères environnementaux, amené à croître dans les années à venir.



L’émission de Green Bonds est inévitablement un phénomène mondial. Le marché devrait donc rester dynamique l’année prochaine et les suivantes. Nous saurons dans quelques jours si la prévision de 130 milliards de dollars de Green Bonds telle que provisionnée par l’ONG Climate Bonds Initiative s’est révélée juste.


Bibliographie :
•https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/obligations-vertes
•http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/12/11/finance-verte-a-quoi-servent-les-green-bonds_5227923_3234.html
•https://www.climatebonds.net/2017/11/breaking-2017-green-bond-record-100bn-global-issuance-reached-during-cop23