Plus grand lac enclavé au monde avec une superficie est de 371 000 km2, la mer Caspienne est un lac salé d’Asie occidentale bordée au nord et à l’est par les steppes de l’Asie centrale, à l’ouest et au sud par des chaines de montagnes. La mer Caspienne se situe à 27,6 mètres en dessous du niveau des océans. Son bassin est un versant clos de telle sorte que l’eau du lac ne peut la quitter que par évaporation ou infiltration.

Comme tout lac, la mer caspienne a un niveau fluctuant. En effet le niveau de la mer Caspienne fluctue au cours du temps, selon le climat, selon le débit de la Volga qui l’alimente, selon le volume des précipitations sur l’ensemble de son bassin. D’après les scientifiques, le niveau de la mer Caspienne est descendu et monté de nombreuses fois au cours des siècles. Cependant, s’il est normal que ce niveau fluctue, sa baisse constante ne l’est pas. Et pour cause.

En effet, une étude vient de révéler que depuis une vingtaine d’année, le niveau de la mer caspienne a significativement diminué. La cause de la diminution du niveau de la mer capsienne serait l’évaporation due au réchauffement climatique. L’évaporation est un phénomène physique provoqué par le déplacement naturel des molécules d’eau d’un endroit où il y en a le plus vers un endroit où il y en a le moins. Ainsi, à cause du réchauffement de la température ambiante, les molécules d’eau se déplacent de la mer, où par essence il y a plus de molécules d’eau, vers l’air où il y en a moins.

D’après les chercheurs qui ont mesuré le niveau de la mer caspienne, la mer caspienne perd chaque année en moyenne 6,72 centimètres. A l’échelle d’une décennie, 0,75 centimètres sont perdues. Ainsi depuis les années 1990, c’est près de 1,5 centimètre de niveau qui a été perdu. Ces chiffres sont alarmants dans la mesure où les scientifiques ont estimé qu’à terme, en prenant en compte la variation de la température globale moyenne de la planète qui ne cesse d’augmenter, le lac pourrait s’assécher partiellement.
Or, la mer Caspienne est un écosystème particulier. Certaines espèces de poisson, une cinquantaine d'espèces endémiques de poissons, ne vivent que dans la mer Caspienne. Son évaporation réduit par conséquent leur territoire et il est à craindre, que son assèchement n’entraine la disparition des espèces qui y vivent.

L’assèchement d’une partie du lac Aral, cinquième plus grand lac au monde, avait eu les mêmes conséquences sur des espèces dont il constituait le territoire. Des millions de poissons étaient morts suite à l’assèchement partiel du lac Aral et près d’une trentaine d’espèces endémiques de poissons dont il constituait l’écosystème s’étaient éteintes.
L’évaporation de la mer a également des conséquences sur sa salinité. Selon les estimations scientifiques, la salinité de la mer Caspienne est à l’heure actuelle d'environ 12 grammes de chlorures par litre d’eau. Cette salinité pourrait augmenter si l’assèchement de la mer Caspienne se réalise et cette modification de salinité aurait également des incidences sur son écosystème et partant, sur les espèces dont il constitue le milieu.

L’histoire géologique révèle toutefois que la mer Caspienne qui avait déjà été partiellement asséchée lors de périodes climatiques chaudes passées, a pu de nouveau retrouver son niveau lorsque le climat et l’eau douce des fleuves environnants l’ont permis. L’étude de la fluctuation du niveau de la mer Caspienne et la révélation de son évaporation illustre à juste titre les enjeux qui tiennent à la lutte contre le réchauffement climatique et rappelle encore une fois, puisqu’il le faut, l’urgence à agir pour la mise en œuvre effective des résolutions qui tendent à limiter le changement climatique.