Rishikesh, ville située dans l’Etat de l’Uttarakhand en Inde, est connue pour ses ashrams diffusant la pratique ancestrale du yoga. Cette ville connaît donc depuis une quinzaine d’années un développement touristique très rapide, ceci aux détriments de l’environnement. La ville, comptant presque 100 000 habitants, accueille chaque année plus du double de sa population, ce qui entraîne des problématiques environnementales et de santé publique.

Chaque année, au mois de mars, la ville ouvre ses portes pour le festival international du yoga. A cette occasion, des touristes du monde entier viennent s’initier à la pratique du yoga. Le pendant de ce festival est une explosion démographique soudaine dans une ville où les infrastructures ne permettent pas de prendre en charge l’augmentation de la production de déchets et d’eaux usées.

En effet, le développement soudain depuis moins de vingt ans du tourisme dans la ville ne va pas au même rythme que le développement d’infrastructures telles que les stations d’épuration et les déchetteries. Par exemple, la ville dispose d’une seule station d’épuration des eaux usées qui a une capacité de 6 000 000 litres par jour, ce qui correspond en réalité à la moitié des eaux usées produites chaque jour dans la ville.

Si certains ashrams ont fait l’objet de contrôles par les autorités publiques pour vérifier l’installation de systèmes de traitement de leurs propres eaux usées, cette action publique est mise en échec par l’omniprésence des pratiques de corruption permettant d’éviter le paiement d’une amende en cas de non respect de la réglementation.

Le déversement de déchets dans le Gange fait l’objet d’opérations ponctuelles de nettoyage, mais ceci principalement par des associations. Cependant, le principal problème environnemental réside dans le déversement des eaux usées.

L’urgence de la situation, notamment au niveau sanitaire, impose aux pouvoirs publics de mettre en place des investissements visant à augmenter les capacités de traitements des eaux usées et la mise en place de réelle déchetteries. En effet, le Gange traverse tout l’Ouest du pays et contamine par ses bactéries un part importante de la population.