En 1972, Antoine Riboud (fondateur et président du groupe Danone) affirmait que « la responsabilité de l'entreprise ne s'arrête pas au seuil des usines ou des bureaux. Les emplois qu'elle distribue conditionnent la vie entière des individus. Par l'énergie et les matières premières qu'elle consomme, elle modifie l'aspect de notre planète. Le public se charge de nous rappeler nos responsabilités dans cette société industrielle ».
Les produits laitiers s’inscrivent directement dans les cycles de la nature. En cela, la plupart des fabricants de produits laitiers estiment fondamental de s’impliquer dans la sauvegarde des écosystèmes. Cet engagement est aussi un moyen de répondre aux attentes actuelles et futures de leurs consommateurs.

En 2008, au niveau national, les objectifs environnementaux à long terme ayant été majoritairement atteints (notamment en matière de réduction des consommations d’eau et d’énergie), les entreprises de produits laitiers décident d’aller plus loin et identifient alors les cinq sujets sur lesquels son impact environnemental est le plus significatif , à savoir, le risque climatique, l’emballage, la protection de l’eau, l’agriculture et la biodiversité. Leur objectif commun est la transformation rapide de l’entreprise. Certaines choisissent alors de prendre le CO2 comme un indicateur de cette évolution. Ce choix est fait car le CO2 est un indicateur synthétique qui « entraîne » une grande partie des indicateurs environnementaux

Au fil des années, la démarche de la plupart des entreprises fabriquant des produits laitiers a été formalisée dans différents textes fondamentaux comme les Principes Sociaux Fondamentaux, les Principes de Conduite des Affaires, la Charte de l'Environnement, la Charte Alimentation Nutrition Santé, la Politique globale de protection des ressources en eaux souterraines ou encore la Charte Diversité.
Ces textes clés guident l'action de ces entreprises dans le monde.

Le développement durable est un atout compétitif qui permet à ces fabricants de développer la confiance des consommateurs dans des marques qui investissent en permanence pour garantir la sécurité des produits, respectent l'environnement et se soucient de leur impact social ; d’attirer des collaborateurs de qualité attachés à une culture d'entreprise et des valeurs fortes ; de susciter la cohésion interne, grâce à des pratiques de management soucieuses du développement des hommes ou encore de construire des relations mutuellement profitables, avec les clients et les fournisseurs stratégiques.

Au niveau mondial, l’organisation Greenpeace (organisation non gouvernementale de protection de l'environnement présente dans plus de quarante pays à travers le monde) a publié en juin 2005 un rapport basé sur différentes études scientifiques démontrant qu'il est possible de nourrir les vaches laitières en se passant de soja et en limitant l’utilisation de maïs. Cette optique permet d'envisager une diminution des importations de soja qui se révèlent particulièrement destructrices pour l'environnement. La culture du soja en Amérique latine (Argentine et Brésil) se solde entre autres par une importante déforestation. L'adoption d'un plan de culture basé sur des ressources en protéines locales comme le trèfle assure, de plus, une parfaite rentabilité de l'exploitation agricole.
Greenpeace a démontré avec ce rapport que l'utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) produits à des kilomètres de leur lieu de consommation est une aberration environnementale. Greenpeace espère ainsi que le secteur laitier en général acceptera de reconsidérer l'alimentation qu'il réserve au bétail, répondant ainsi au souci des consommateurs et accroissant la durabilité de l'agriculture mondiale.

Quant au devenir des emballages des produits laitiers, il a été reconnu que la consommation de lait implique la production de 5 milliards d'emballages chaque année.
Selon la directive européenne 94/62/CE du 20décembre 1994 relative aux emballages et aux déchets d'emballages, on « entend par emballage tout produit constitué de matériaux de toute nature, destiné à contenir et protéger des marchandises données, allant des matières premières aux produits finis, à permettre leur manutention et leur acheminement du producteur au consommateur ou à l’utilisateur, et à en assurer leur présentation. Tous les articles à jeter utilisés aux mêmes fins doivent être considérés comme des emballages ».

La méthode utilisée par la plupart des entreprises française d’emballage est conforme à la norme internationale ISO 14 004, norme donnant des lignes directrices concernant l'établissement, la mise en œuvre, la mise à jour et l'amélioration d'un système de management environnemental, en indiquant comment le coordonner aux autres systèmes de management existants.
Quatre étapes du cycle de vie des emballages ont été distinguées : la fabrication des matériaux de l'emballage (extraction, production et transport des matières premières), le remplissage et le conditionnement, la distribution des produits emballés et la fin de vie des emballages (collecte et traitement).
L'étude, basée sur les spécificités du contexte français en matière de gestion des déchets, s'appuie également sur des données de l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, établissement public à caractère industriel et commercial français régi par la loi n°90-1130 du 19 décembre 1990) concernant les taux de recyclage, d'incinération et d'enfouissement des différents types d'emballages.
Cinq indicateurs d'impact environnementaux ont été sélectionnés : le réchauffement climatique, la consommation d'énergie d'origine non renouvelable, la consommation de ressources non renouvelables, l'acidification de l'air et l'eutrophisation (modification et dégradation d'un milieu aquatique, liées en général à un apport excessif de substances nutritives, qui augmentent la production d’algues et de plantes aquatiques).

Les résultats de cette analyse ont été classés selon les grands marchés: le lait par litre, le jus de fruit par litre. Les produits font tous partie du marché de l'ambiant (non réfrigérés).
Pour la catégorie du lait par litre, le conditionnement plastique consomme davantage d'énergie (+95 %) et de ressources non renouvelables (+112 %) que le carton. Les taux d'acidification de l'air sont nettement supérieurs pour les emballages plastique (0,4 kg dioxyde de souffre contre 0,7 pour l'emballage plastique) alors que les taux d'eutrophisation (0,09 kg ion phosphate contre 0,10) sont quasiment similaires. Au total, une brique de lait produit durant son cycle de vie 83 g de CO2, contre 143 g pour une bouteille en plastique.
Si les étapes de fabrication, de remplissage et de conditionnement des emballages carton obtiennent de meilleurs résultats que les emballages plastiques, l'étape de la distribution est quasiment identique. En revanche la question de la fin de vie des emballages est favorable aux emballages plastiques, ce qui s'explique par un meilleur tri des emballages plastique en France.


Cette étude démontre donc qu'un emballage fortement recyclé n'est pas pour autant celui qui possède la plus faible nuisance écologique. C'est davantage le matériau utilisé pour fabriquer l'emballage qui impacte l'environnement. Un résultat dont on comprend mieux qu'il soit mis en avant par le fabricant sachant que le verre est 100% recyclable alors que la séparation du carton, du polyéthylène et de l'aluminium des emballages reste problématique. La majorité des entreprises d’emballage mène d'ailleurs des recherches afin de remplacer le polyéthylène (matière plastique obtenue par polymérisation de l’éthylène) par des biopolymères (polymères d'origine biologique et biodégradable ou recyclable, après usage, par des agents biologiques habituellement présents dans la nature) mais aussi afin de concevoir des emballages sans aluminium.

Ces conclusions incitent d'ailleurs les entreprises d’emballage à poursuivre leur politique de certification des forêts exploitées pour la fabrication du papier afin de réduire l'impact environnemental de leurs emballages.

A long terme, les entreprises françaises d’emballage souhaitent réduire leur consommation d'énergie et augmenter la part de consommation d'électricité verte (électricité d'origine renouvelable, c'est-à-dire produite à partir de sources d'énergies renouvelables telles que les énergies éolienne, solaire, géothermique, aérothermique, hydrothermique, marine et hydraulique, ainsi que l'énergie issue de la biomasse, du gaz de décharge).
Il s’agit ici d’un effort particulier qui va porter sur l'augmentation du taux de recyclage de papier. En mettant en place des campagnes de sensibilisation, ces entreprises souhaitent atteindre l'objectif d'un emballage carton recyclé sur deux d'ici 2011, contre un sur trois à l’heure actuelle.