A l’heure où l’exploitation des mines de charbon en France ne s’avère plus être une question d’actualité, l’Australie vient de confirmer, le 6 juin dernier, le lancement officiel d’un des plus gros projet d’exploitation mondial.

Sujet polémique et plus que jamais pointé du doigt, l’exploitation des mines de charbon dans le monde ne fait pas consensus.

En effet, alors que l’or noir constitue un avantage économique indéniable pour certains pays et alors que d’autres l’ont laissé de côté pour des raisons concurrentielles, le charbon est considéré comme la bête noire des écologistes.

Les controverses en la matière sont importantes.

En France, la fermeture, en avril 2004, du puits de La Houve, sur le site lorrain de Creutzwald (Moselle), a sonné le glas de trois siècles d'exploitation industrielle du charbon, depuis l'ouverture de la première mine en 1720.
Depuis lors, notre pays ne semble pas désireux de reprendre cette exploitation, et ce pour plusieurs raisons. D’une part, pour des motifs environnementaux, le sujet minier reste sensible et l’opinion publique circonspecte. D’autre part, pour des raisons économiques, le charbon est assimilé à des coûts élevés de production, (gisement trop profond et coûts élevés de production), qui font que le charbon n’est plus aussi concurrentiel par rapport au prix du marché.

En Allemagne, la problématique est toute autre. Quinze ans après la décision de l'abandon de l'atome et alors que les Allemands produisent déjà plus de 30 % de leur énergie avec du renouvelable, la part du charbon reste toujours trop importante. En effet, l’Allemagne est devenue le premier exportateur européen d’électricité en raison du faible coût de ses centrales à charbon. Ainsi, même si le pays émet aujourd’hui le souhait de fermer progressivement l’intégralité des centrales à charbon (d’ici à 2050), les émissions allemandes de gaz à effet de serre ne baissent plus assez rapidement.

L’urgence écologique devrait prendre le dessus…

Ce n’est pourtant pas le sujet en Australie, où le projet d’une mine qui sera sous peu, la plus grande du pays, vient d’être confirmé le groupe milliardaire indien Adani. Ce dernier, prévoit d’exploiter jusqu’à cinq mines souterraines et six à ciel ouvert, pour une production de 60 millions de tonnes de charbon par an. C’est un désastre pour les écologistes, mais surtout pour l’écologie. Le projet situé à proximité de la Grande Barrière de corail constitue une menace sans précédent pour l’écosystème. Les émissions de CO2 émises par l’exploitation vont aggraver le réchauffement climatique, lequel provoquera le blanchiment des coraux. Par une relation de cause à effet, la destruction des coraux risque d’entrainer une destruction des peuplements de poissons associés aux coraux au profit des poissons herbivores, c’est à dire un appauvrissement de la biodiversité ichtyologique; une érosion du trait de côte ; mais également une baisse de la fréquentation touristique, en particulier celle liée à la plongée sous-marine. Les contestations qui ont déjà été émises sur la tenue de ce projet semblent alors loin d’être purgées.

Aujourd’hui, il reste encore une centaine de centrales à charbon à travers le pays Australien, la plus ancienne fonctionnant depuis 1923 ; et l’exploitation des mines à charbon se révèle être plus que jamais d’actualité aux Etats-Unis, comme en Inde.

Un vrai dilemme se présente à tout un chacun. D’une part, la croissance démographique et le développement surtout industriel appellent les pays à utiliser le charbon pour garantir une certaine indépendance énergétique et subvenir à leurs besoins en matière d’énergie. D’autre part, les risques écologiques qui peuvent causer la perte aussi bien des animaux que des hommes…