La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 a fixé des objectifs ambitieux pour le développement des énergies renouvelables. Elle prévoit notamment de porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020, et à 32 % en 2030.

Parmi ces énergies renouvelables, la filière éolienne se développe grandement, dans un contexte de réduction de la production des énergies fossiles et de nucléaire. Pour preuve, la France se plaçait en 2016 au quatrième rang européen pour la production d'électricité éolienne, avec une capacité éolienne cumulée représentant 12 065,3 MW, début 2017.

Face à cet essor, se pose nécessairement la question des impacts de la filière éolienne sur la biodiversité et plus précisément, sur les oiseaux et chiroptères qui sont les espèces les plus touchées. La question est ainsi posée : les gigantesques pales et mâts blancs des éoliennes menacent-ils les oiseaux ?

De prime abord, l’impact des éoliennes sur les oiseaux est bien existant.

En effet, l’implantation des éoliennes peut avoir des conséquences perturbantes sur les voies de migration et sur les corridors entre zones de reproduction, de repos ou d’alimentation.

Le problème majeur résulte de la mortalité des oiseaux du fait de leur collision avec les éolienne ou provenant de l’effet déviant des vols vers des lignes électriques. L’implantation de ces éoliennes peut également avoir un impact négatif sur la territorialisation des oiseaux au sein même des champs d’éoliennes et aux alentours (effet du bruit). Enfin, des incidences de la mise en place de l’équipement et des nouvelles structures de distribution de l’électricité sur les habitats de ces espèces sont souvent en cause.

Ainsi, l’étude nationale sur la mortalité des oiseaux due aux éolienne, réalisée par l’association Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et publiée en juin 2017, relève que parmi les cadavres retrouvés, 10,2% appartiennent à des espèces inscrites à l’annexe I de la directive Oiseaux (espèces classées en Zone de Protection Spéciale (ZPS),
bénéficiant de mesures de protection spéciales de leur habitat) et 8,4% à des espèces considérées comme menacées sur la liste rouge française. De plus, la même étude constate que la mortalité se révèle être plus importante à proximité des zones de protection spéciale précédemment mentionnées.


Toutefois, l’impact des éoliennes sur les oiseaux doit être relativisé.

Si diverses études internationales comme françaises ont relevé, depuis quelques années, les perturbations provoquées par les parcs éoliens sur l’avifaune (tels que le dérangement, la perte d’habitat, la mortalité directe par collision) ; l’étude relative à l’impact de l’éolien sur l’avifaune se veut rassurante : les éoliennes ne sont pas si dangereuses que cela au regard de la mortalité des oiseaux constatée.

En effet, l’étude, réalisée sur l’ensemble du territoire national, estime la mortalité due aux éoliennes entre 0,3 et 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an (hors prise en compte des chauve-souris). Face à ces données, les installations de production d’énergie renouvelable n’ont donc pas peur à avoir.

La mortalité liée aux éoliennes est donc négligeable et ce, notamment comparée à plusieurs autres causes, telles que la circulation routière, les lignes électriques, la chasse, les pesticides, les marées noires, l’ingestion de plastique ou bien encore la disparition de milieux favorables à leur développement.