Samedi 24 juin,une jeune femme de 33 ans est morte peu après l'explosion de la partie supérieure d'un siphon à crème chantilly qu'elle manipulait. L’appareil l’aurait violemment percutée en pleine poitrine et aurait causé sa mort. La jeune femme a en effet succombé peu après l’accident à un arrêt cardiaque provoqué par l’explosion du siphon à chantilly, selon la gendarmerie du Haut-Rhin. Le parquet de Mulhouse et la gendarmerie du Haut-Rhin a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes du drame.
Après le décès de la jeune femme, La DGCCRF (Répression des fraudes) a mis en garde les consommateurs contre les dangers de certains siphons culinaires défectueux et les a invité «à s'assurer que les produits qu'ils détiennent n'ont pas fait l'objet d'un rappel et d'un retrait du marché», en contactant le vendeur. Elle recommande même de cesser d'utiliser tout appareil de ce type qui «ne porterait aucune identification et serait constitué d'un corps en aluminium et d'une tête en matière plastique».
Les professionnels sont invités pour leur part à vérifier que les produits qu'ils commercialisent ne figurent pas dans la liste des produits défectueux déjà identifiés par la DGCCRF. Ils doivent aussi s'assurer «qu'ils disposent de justificatifs relatifs à la sécurité et à la conformité de leurs produits aux normes en vigueur». La DGCCRF souligne également le fait que tout siphon à crème est un appareil à pression et doit donc "être utilisé en respectant scrupuleusement les prescriptions du fabricant" figurant sur le mode d'emploi.
La DGCCRF indique dans un communiqué que « depuis 2010, plusieurs modèles de siphons culinaires ont causé des accidents domestiques graves dus à leur explosion, soit lors à la première utilisation, soit après plusieurs années d'utilisation". "L'explosion propulse des éclats à grande vitesse pouvant occasionner des blessures graves notamment aux mains, au thorax ou au visage", ajoute-t-elle.
"Dans la grande majorité de ces accidents, les appareils défectueux sont constitués d'une tête en matière plastique et d'un corps en aluminium et ont été achetés entre 2010 et 2013", selon la DGCCRF.
Des accidents similaires ont déjà eu lieu dans le passé, notamment à deux reprises en 2014 dans les Hauts-de-Seine, mais n’avaient pas entraîné la mort des victimes.
L’Institut national de la consommation avait déjà mis en garde dans sa revue 60 millions de consommateurs contre ce même type de siphon, de marque Ard’Time, dont la tête en matière plastique peut ne pas résister à la pression exercée dans le corps du récipient par l’introduction de gaz carbonique. La DGCCRF a déjà procédé au retrait de plus de 200.000 siphons défectueux.
Dans un communiqué, Ard'time dit «déplorer» l'accident, même si «à ce stade rien ne permet d'établir un lien entre cet accident et notre marque». La marque explique que depuis les premiers accidents impliquant un siphon, leur fabrication et leur commercialisation ont été suspendus. Ard'time se défend également en affirmant qu’une campagne d'information et de rappel des produits avait été lancée à partir d’un fichier clients. Cette campagne avait été relayée par l'association 60 millions de consommateurs.
Le frère de la jeune femme a annoncé qu’il avait l’intention de porter plainte contre le fabricant du siphon, la marque Ard’Time.