En principe, l’environnement au Panama est sous la tutelle de la Loi 41 du 1er juillet 1998. Cependant, ce n’est qu’en 2005 que les délits environnementaux ont été incorporés au Code Pénal, par la création du Titre XIII sur les Délits contre l’Environnement et l’Aménagement du Territoire. Le premier article du Chapitre consacré aux « ressources naturelles » établit en son article 399 que celui qui en violant les normes de protection de l’environnement établies, détruit, extrait, contamine ou dégrade les ressources naturelles, sera puni avec emprisonnement de trois à six ans. De la même manière, la peine peut être aggravée d’un tiers dans huit situations différentes.
D’une part, la norme juridique pénale panaméenne, en ce qui concerne les délits contre les ressources naturelles, ne détermine pas quel est le sujet actif. C'est-à-dire qu’il s’agit d’un sujet actif indéterminé, qui peut être n’importe quel type de personne physique ou morale.

D’autre part, l’article 423 du Code Pénal panaméen, énonce que « quand une personne morale est utilisée pour promouvoir, occasionner, subventionner ou diriger quelques faits considérés punissables nuisibles pour l’environnement, décrits dans le présent Titre, elle sera sanctionnée avec une amende minimum de cinq mille balboas (B/5.000) et maximum de cent millions de balboas, selon la gravité du dommage à l’environnement ». Cela signifie que ce délit peut être perpétré par une personne physique ou morale indistinctement.

De la même manière, le code prévoit divers délits contre l’environnement dans les chapitres respectifs, comprenant les « Délits contre la Vie Sauvage », les « Délits contre les démarches, l’approbation et l’accomplissement urbanistique et territorial » et les « Délits contre les Animaux Domestiques », dont les peines ne dépassent pas six ans.

Si on pose des questions sur l’application et l’efficacité du droit pénal de l’environnement, on se trouve devant plusieurs situations lamentables telles que le manque d’organismes spécialisés en la matière. La loi de 1998 prévoit la création de six « fiscalías » (organisme qui s’occupe uniquement de l’enquête sur les délits) et la création d’un « juzgado » (tribunal qui impose la peine) spécialisé, qui n’ont pas été créés dans la totalité à ce nos jours. Les autorités répondent qu’il n’y a pas de budget pour cela. Autrement dit, dans les provinces il n’y pas de bureaux spécialisés, et ce sont les « fiscalías » existant qui agissent, et quant aux tribunaux, ce sont ceux qui s’occupent de résoudre les diverses autres affaires en matière pénale de droit commun.

Ces faits ont des répercussions, et cela permet de relativiser l’efficacité du droit pénal de l’environnement, car la plupart du temps ce sont des organismes non spécialisés qui interviennent, et n’étant pas spécialisés, leurs fonctionnaires ont des connaissances limitées dans ce domaine. De la même façon, il est à signaler la difficulté de trouver des experts pour réaliser les constatations des atteintes à l’environnement. Thalía Palacios, le procureur spécialisé en délits environnementaux dans une entretien de la chaine télévision Tvn a observé qu’il faut faire une réforme car il y a de nouveaux types de délits qui ne sont pas comptabilisés ni dans le code pénal ni dans la sphère administrative, comme le cas des délits concernant les constructions.

Le cas de contamination le plus emblématique des dernières années au Panama date de 2012. Il s’agit de la contamination par un herbicide de la rivière La Villa qui alimente quatre plantes de potabilisation desservant 118.903 habitants à Herrera et 100.058 à Los Santos. Deux ans plus tard, en aout 2016, le tribunal de Panama a condamné l’Entreprise Campos de Pesé à payer à l’État un million de dollars pour la contamination effectué en 2014. Ladite entreprise, trouvée coupable de la contamination avec un herbicide et, aura un an pour payer l’amende au Trésor de la Nation.