Le commerce international de l’ivoire a été interdit en 1998 par les Nations Unies. Néanmoins, certains pays Africains ont autorisé la vente aux enchères des stocks restants. Cette autorisation ne fait qu’alimenter le vaste trafic des réseaux criminels. De nombreuses voix se sont levées pour dénoncer cette mise en danger de la biodiversité mais en vain.

Récemment un défenseur de l’environnement, Wayne Lotter connu pour sa lutte contre le braconnage des éléphants en Tanzanie a été assassiné le 18 août 2017. Conscient de son métier dangereux, ce défenseur a consacré toute sa vie pour mener cette lutte contre le braconnage. Lotter a fondé en 2009 une association de protection de la nature, nommée la Protected Area Management Solution Foundation dont le but est de lutter contre les trafics d’espèces sauvages. Son travail et ses investigations ont permis de démanteler plusieurs réseaux et faire arrêter et condamner plusieurs braconniers. La motivation des assaillants n’est pas encore établie, mais avant sa mort Wayne Lotter avait reçu de nombreuses menaces de mort.

Le rapport sur le commerce d’ivoire en Afrique centrale, publié par le WWF international est accablant. Le trafic mondial d’ivoire tue 30 000 éléphants chaque année en Afrique.

L’Afrique centrale est la plus grande source d’ivoire illégale en raison de la corruption et des faibles initiatives gouvernementales. Les réseaux qui transportaient auparavant de la drogue transportent aujourd’hui l’ivoire qui est un gain en plus.

Énormément de groupes terroristes profitent de ce réseau pour s’alimenter, et deviennent également des experts en braconnage. Selon l’ONU, les chiffres sont très révélateurs, environ 40% du financement est issu des gains d’activités de braconnage.
Le braconnage est une source de financement, mais est également l’origine de l’instabilité dans ces pays.
Le responsable du parc national du Gabon a relayé cette information en disant que le réseau du mouvement de Boko Haram est financé par le braconnage. La lutte contre le terrorisme en Afrique doit couper ces sources de financement.

D’après l’ONU, 90 % des éléphants tués sont abattus par des groupes armés près des zones de conflit. Les terroristes financent leurs actions en tuant des éléphants et en vendant les défenses.
La décision de la Chine de fermer le marché du commerce de l’ivoire est une bonne nouvelle, mais dans les pays autour, tel que le Vietnam, le marché a explosé.
Les cornes sont convoitées pour fabriquer des bijoux, des objets d’arts, mais aussi pour les prétendues vertus médicinales.

Au mois de septembre, une nouvelle étape de la lutte contre le braconnage semble jaillir, les Etats-Unis veulent entamer une politique et une stratégie de lutte contre le braconnage, cela a été démontré en 2016, quand le congrès américain a voté une loi pour réprimer le braconnage. Le département d’Etat américain va donc à la rencontre des partenaires du monde entier afin de trouver des solutions pour en finir avec cette pratique.

Des solutions pour lutter contre le braconnage ?
- Soutenir les intervenants qui luttent localement.

- Lutter contre la corruption et la pauvreté dans les pays ou ces crimes sont commis.

- Démanteler les réseaux criminels, pour cela il faut une coopération à toutes les échelles, internationale, régionale, locale. Cela permettrait d’avoir une information efficace et de qualité afin de vérifier les données pour les analyser.

- Mettre en place des sanctions dissuasives. Aujourd’hui il arrive que les trafiquants soient arrêtés mais relâchés par la suite. Le trafic d’ivoire apporte énormément aux trafiquants, les gains peuvent aller jusqu’à 20 milliards de dollars chaque année au niveau mondiale.